Il a trouvé son angle d'attaque contre Kamala Harris. Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi 13 août prendre au sérieux une théorie selon laquelle la colistière de son rival Joe Biden serait inéligible. En cause : le statut d'immigré de ses parents. Et ce n'est pas la première fois que Donald Trump utilise cette technique contre ses adversaires.
La théorie complotiste, relayée sur les réseaux sociaux, a été confortée par une tribune du juriste conservateur John Eastman, professeur de droit à l'Université Chapman, publiée le 8 août dernier dans le magazine américain Newsweek. Selon lui, Kamala Harris n'est pas éligible comme vice-présidente car ses parents n'étaient pas naturalisés à sa naissance.
"J'aurais pensé que les démocrates auraient vérifié cela avant qu'elle ne soit choisie pour se présenter comme vice-présidente", a déclaré Donald Trump à ce sujet lors d'une conférence de presse jeudi 13 août à la Maison Blanche. "Mais c'est très sérieux [...] ils disent qu'elle ne remplit pas les conditions parce qu'elle n'est pas née dans ce pays", a-t-il ajouté.
Or, Kamala Harris est bien née aux Etats-Unis, à Oackland, en 1964. Il est simplement possible que ses parents n'aient pas eu à l'époque le statut de résidents permanents. Son père, d'origine jamaïcaine, et sa mère, d'origine indienne, étaient toutefois bien installés aux États-Unis depuis plusieurs années, selon le New York Times.
Selon la loi américaine, tout citoyen de plus de 35 ans né aux États-Unis est éligible au poste de président ou de vice-président. Le constitutionnaliste Erwin Chemerinsky a ainsi déclaré à la chaîne américaine CBS que les affirmations concernant Kamala Harris étaient "un argument vraiment imbécile". Un autre constitutionnaliste, Laurence H. Tribe, a comparé dans le New York Times cet argument à la théorie de la terre plate, et l'a qualifié de "théorie idiote".
Jusqu'à présent, la ligne d'attaque du président américain contre la colistière de Joe Biden était plutôt faible. Il s'était contenté de dire qu'elle était "méchante". Le fait de soulever des soupçons sur la nationalité de ses opposants est par ailleurs une technique courante pour Donald Trump.
Déjà en 2011, il avait commencé à questionner le fait que Barack Obama soit né aux États-Unis. Un argument qui l'a suivi jusqu'à la fin de sa campagne présidentielle, où il a fini par reconnaître la vérité, sans s'excuser pour autant. Il a aussi utilisé cet argument contre son adversaire républicain Ted Cruz : il avait suggéré que le fait qu'il soit né au Canada pourrait être un problème pour emporter la présidence. S'il est bien né au Canada, Ted Cruz dispose de la citoyenneté américaine.
Double standard ? Le professeur de droit à l'origine de la tribune dans Newsweek avait pour sa part considéré que Ted Cruz était bien éligible, même s'il n'est pas né aux États-Unis. Face à la polémique provoquée par sa tribune, le magazine a dû défendre sa publication en assurant qu'elle n'avait "rien à voir avec une obsession raciste du lieu de naissance".
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