DOCUMENT RTL - "Une détresse extrême" : l'ancien otage Louis Arnaud revient sur ses conditions de détention en Iran

Louis Arnaud se reconstruit comme il peut. Il a repris du poids, il a retrouvé sa famille. L'homme de 35 ans n'a rien oublié de son voyage en Iran et de ce jour de septembre 2022, lorsqu'il a été arrêté, en compagnie de deux touristes européens, dans une rue de Téhéran. 

"On avait fait plusieurs activités ce jour-là. La dernière était d'aller faire un escape game. Quand on est arrivé devant la porte, les agents des services de renseignements nous attendaient", se souvient Louis Arnaud au micro de RTL. Il a tenté de résister puis il a été menotté. Il avait l'impression "d'être kidnappé". 

Le Français a été transféré dans la prison d'Evin, l'une des plus dures du pays. Il se trouvait dans la section 209, celle réservée aux détenus politiques réprimés par le régime. Chaque prisonnier est coupé du monde. 

Du harcèlement, des humiliations et des menaces

Au micro de RTL, Louis Arnaud évoque ses conditions de détention. "Une cellule de huit, neuf mètres carrés", sans la moindre fenêtre et "des éclairages aveuglants", se souvient l'ex-otage. Il dit avoir "été traité comme un animal". "Vous vivez, dormez, mangez à même le sol. Tous les harcèlements, toutes les humiliations, toutes les menaces qui sont infligées", raconte le trentenaire. 

"L'objectif de toute cette torture, c'est de vous faire avouer ce qu'on a décidé de vous faire avouer", dit Louis Arnaud, évoquant "une détresse extrême". Louis Arnaud était retenu avec six autres compatriotes et des dizaines d'Occidentaux.

Ce Français assure qu'il n'a participé à aucune manifestation contre le régime, il maintient qu'il n'a jamais critiqué le gouvernement iranien. Pourtant, un tribunal révolutionnaire a fini par le condamner à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité de l'État. 

Cécile Kohler et Jacques Paris toujours détenus en Iran

"À partir du moment où j'ai compris que j'étais un otage, j'ai compris que, même si j'allais au bout de cette peine, on trouvera bien une nouvelle raison de me condamner et de me donner cinq ans de plus, si on n'a pas trouvé un bon prix pour me vendre. J'avais atteint une forme de détachement qui faisait peu importe", estime l'ancien otage au micro de RTL. 

"On ne peut pas vivre en résistance en permanence. On peut vivre dans la colère ou dans l'acceptation. Ce sont les deux seules forces pour survivre", assure Louis Arnaud. Parfois, il était autorisé à appeler, sous surveillance, sa famille en France. Ses proches étaient mobilisés pour sa libération avec l'aide du Quai d'Orsay.

Et puis, la nouvelle tant attendue est arrivée le 12 juin 2024. "On n'y croit pas. On ne peut pas y croire. Tout n'est que ruse. Il a fallu dire au revoir à une vie, à une famille", pointe Louis Arnaud. Ce dernier continue de se battre pour que Cécile Kohler et Jacques Paris, les deux derniers otages français, sortent des geôles iraniennes. "Je suis encore là-bas, je suis encore avec les autres", assure-t-il.

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