Des centaines de milliers de jeunes Russes se battent sur le front. L'un de ses soldats, en permission à Moscou, témoigne au micro de RTL. Denis, 36 ans, a reçu l'autorisation de rentrer chez lui pour deux semaines. Il habite avec sa famille dans cette barre d'immeuble grise et froide datant de la période soviétique. "Pour moi, c'est la possibilité de pouvoir revoir ma femme, ma belle-famille, et de pouvoir me reposer de l'horreur de cette guerre. Je dors un maximum, je ne suis capable de faire que cela quand je rentre du front", explique-t-il, avec ses grands yeux noirs et les traits tirés.
Mobilisé depuis septembre 2022, l'homme se bat au sein d'un bataillon dans la région de Lougansk, territoire occupé par la Russie. Sur le front, il est en première ligne, sous le feu de l'armée ukrainienne. Il dirige une équipe chargée des évacuations.
"Je me rends sur le terrain, au plus près des combats. Dès que je vois un soldat blessé, j'essaie d'abord de l'aider à marcher. Mais s'il est touché aux bras ou aux jambes, je pose des garrots et on l'évacue du front vers un hôpital." Et de poursuivre : "C'est extrêmement dangereux, car les Ukrainiens peuvent évidemment nous voir et on peut être ciblés par des drones kamikazes. Alors, parfois, je n'ai pas la possibilité d'aider mes camarades."
"La nuit, ça tire tout le temps, notre armée essaie juste de conserver la zone", poursuit-il. "J'ai évidemment peur, mais je préfère faire abstraction de ça et me focaliser pour aider mes amis."
Pour combattre, Denis touche une solde, 200.000 roubles par mois, soit environ 2.300 euros, soit un salaire confortable en Russie. La famille d'un soldat tué peut recevoir, selon les conditions, des dizaines de milliers d'euros de la part du gouvernement.
Sur le terrain, l'homme évoque ses nuits passées à dormir dans des trous creusés à la hâte, dans le froid et la boue.
Du manque parfois de munitions, de ces obus qui tombent à l'aveugle. Mais il n'oublie pas pourquoi il se bat là-bas : "J'ai vu à quoi ressemble un régime fasciste de mes propres yeux en Ukraine. J'ai vu des soldats qui s'affichaient avec des symboles nazis. Ils nous attaquent, nous tuent, tirent sur la population, sur tout ce qu'ils voient. Mais beaucoup d'entre eux n'ont pas le choix et sont obligés d'aller combattre."
Cela fait trop longtemps que je me bats
Denis
Avant la guerre, Denis avait un métier : il était chauffeur professionnel. Comme tous les hommes en Russie, il a effectué son service militaire obligatoire mais il sortait aussi avec ses amis, voyageaient. Et le retour à une vie normale n'est pas à l'ordre du jour. "Tout le monde veut que l'on termine cette guerre. Il y a beaucoup de morts et de blessés. Je veux que nous gagnions ou alors que nous commencions des pourparlers."
Pour lui, "cette situation ne devient plus supportable". Et de conclure : "Cela fait trop longtemps que je me bats. On ne nous donne aucune date de retour à la maison, uniquement lorsque l'opération spéciale sera terminée."
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte