Coronavirus : non, Monaco n'est pas épargnée par l'épidémie
FACT-CHECKING - Alors que les mesures sanitaires sont plus souples depuis le début de l'épidémie, la principauté fait face à une recrudescence de cas et a décidé de mettre en place de nouvelles restrictions.

Avec l'épidémie de coronavirus, Monaco est devenue l'objet de nombreux fantasmes. De nombreuses fausses informations concernant la principauté circulent, notamment parce que la vie décrite par ses habitants en temps de crise sanitaire donne l'impression qu'il s'agit d'un pays très lointain, coupé du reste du monde, sans virus. "À Monaco la vie est belle, tranquille", peut-on ainsi lire sur internet. "En France, vous avez la Covid, ici on mange des pizzas en terrasse", explique de son côté un internaute monégasque, photos à l'appui.
Pourtant, depuis le début de l'année 2021, le Rocher doit faire face à une recrudescence des cas, à son niveau démographique. Un record a été établi la semaine dernière avec quarante nouvelles contaminations au coronavirus et un taux d'incidence de 392 cas positifs pour 100.000 habitants. À ce jour, 26 personnes sont hospitalisées, dont 9 en réanimation. Depuis le début de l'épidémie, plus d'un millier de personnes ont été atteintes à Monaco. Six personnes sont décédées parmi les 38.000 habitants, dont une lundi 11 janvier.
Dans un entretien accordé au journal Libération, publié mercredi 6 janvier, le maire de Nice a affirmé que Monaco était responsable de la diffusion du virus dans les Alpes-Maritimes. "Vous avez, à vingt kilomètres de Nice, un État dont les commerces et les restaurants sont ouverts et les gens se disent +on va aller prendre du bon temps+", déclarait ainsi Christian Estrosi. Des propos qui ont tendu les relations de voisinage dans le Sud-Est.
Des restrictions sanitaires quasi inexistantes
En octobre déjà, la principauté n'avait pas mis en place de confinement. De nombreux Français s'y sont également rendus pour les fêtes de fin d'année, car les restrictions sur place sont moindres. Par exemple, les restaurants étaient ouverts jusqu'à 22h30, à condition d'avoir une réservation d'hôtel. Dans certains établissements, les réservations par des Français ont même augmenté de 12% par rapport à l'année dernière selon France 3 Alpes-Côte-d'Azur.
Le gouvernement monégasque s'est offusqué de telles accusations et a décidé de resserrer la vis. Depuis lundi, les habitants doivent respecter un couvre-feu à 19 heures, seuls les résidents peuvent profiter des restaurants, seulement pour le déjeuner, et l'accès au Rocher est désormais régulé, notamment pour éviter le brassage de populations au moment des soldes.
Autre rumeur tenace, l'utilisation de l'hydroxychloroquine. Forcément, le médicament miracle qui ne l’est pas devait se greffer sur cette affaire monégasque. La principauté a bien permis son usage au début de la première vague, mais il a été interdit à partir du 29 mai dernier. Ce n’est donc pas ce traitement qui explique le faible taux de décès, mais plutôt un petit nombre d’habitants qui permet un respect plus large des consignes sanitaires. Le 19 mars 2020, Albert II a été le premier chef d’État contaminé. Le coronavirus aura ainsi même rendu Monaco ordinaire.
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