Coronavirus aux États-Unis : comment Trump a changé de ton face à la pandémie

À quelque 100 jours de l'élection présidentielle, Donald Trump amorce-t-il une mue politique ? La reprise de ses conférences de presse quotidiennes, mardi 21 juillet, a laissé transparaître un président lisant scrupuleusement ses notes, pour retransmettre fidèlement les données sur la pandémie de Covid-19 aux États-Unis, allant même jusqu'à reconnaître sa gravité. Une première. 

"Cela va sûrement, malheureusement, empirer avant de s'améliorer. Je n'aime pas dire ça mais c'est comme ça", a-t-il déclaré à la Maison Blanche. Tout en se satisfaisant des avancées dans la recherche de vaccins, le président a pour la première fois adopté un ton alarmiste sur la propagation de l'épidémie dans le sud et l'ouest du pays, "implorant" les jeunes d' "éviter les bars bondés".

"Comme vous le savez, ces dernières semaines, nous avons observé une hausse inquiétante des cas dans de nombreuses régions de notre sud", a dit Donald Trump, tout en appelant "tout le monde" à porter un masque quand la distanciation physique n'était pas possible. Lui, qui a longtemps dénigré de porter le moindre bout de tissu sur son visage. La veille, il parlait du masque comme un "geste patriotique". 

La fin de la stratégie du déni ?

Une volte-face opérée alors que le milliardaire républicain, vertement critiqué pour sa gestion de la crise, boit la tasse dans les sondages d'opinions. À trois mois et demi de la présidentielle américaine, ce changement de ton correspond avant tout à un nouveau cap engagé par son équipe de campagne, à la tête de laquelle un nouveau directeur vient d'être nommé. 

Donald Trump, qui ne veut toujours pas sonner comme alarmant, entend ainsi reprendre la main avec un discours plus apaisé et résolument optimiste. "D'énormes progrès sont réalisés sur les vaccins et les thérapies!!!", a-t-il tweeté. Grand absent de la conférence de presse mardi, l'immunologiste Anthony Fauci, jugé trop anxiogène par la Maison Blanche, expliquait la semaine passée que la stratégie du déni du Covid-19 avait fini par "leur retomber dessus" et "par atteindre le président". 

Car la réalité est sans appel pour Donald Trump. L'épidémie a repris de plus belle dans le pays, déjà le plus endeuillé au monde avec 140.900 morts. Le nombre de cas explose (plus de 60.000 par jour depuis une semaine, pour un total de 3,83 millions depuis le début de la pandémie) et les décès quotidiens sont aussi repartis à la hausse : plus de 700 par jour en moyenne. 

Véritable prise de conscience ou simple revirement électoraliste ? Donald Trump a peut-être tout simplement compris que son intérêt personnel rejoignait dans cette crise celui de l’ensemble des Américains, qui attendent qu'un capitaine les gouverne en pleine tempête. 

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