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La COP29 s'est déroulée en Azerbaïdjan.
Crédit : STRINGER / AFP
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Au moins 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 : les 23 pays développés et l'Union européenne se sont engagés samedi 23 novembre à Bakou à davantage financer les pays pauvres menacés par le changement climatique, au terme d'une chaotique conférence de l'ONU en Azerbaïdjan, dont le monde en développement repart furieux.
Selon les ONG, le montant est deux fois moins que ce que réclamait les pays en développement et un effort très réduit si l'on prend en compte l'inflation. Le représentant des 45 pays les plus pauvres de la planète a dénoncé un accord "pas ambitieux". "Le montant proposé est lamentablement faible. C'est dérisoire", a fustigé de son côté la déléguée indienne Chandni Raina.
Les Européens, premiers bailleurs mondiaux de finance pour le climat, n'étaient pas prêts à aller au-delà de ce montant, en période de resserrement budgétaire et de secousses politiques. Tout en estimant avoir contribué à un résultat historique. "La COP29 passera à la postérité comme le début d'une nouvelle ère pour la finance climatique", s'est félicité le commissaire Wopke Hoekstra.
Mais l'accord de la COP29, scellé pendant la seconde nuit de prolongation, a laissé un goût amer à de nombreux participants. Les pays les plus pauvres de la planète et les États insulaires du Pacifique, des Caraïbes ou d'Afrique demandaient le double ou plus.
"Aucun pays n'a obtenu de tout ce qu'il voulait, et nous quittons Bakou avec une montagne de travail à accomplir. Ce n'est donc pas l'heure de faire des tours d'honneurs", a déclaré le chef de l'ONU climat, Simon Stiell.
Joe Biden a salué l'accord comme un "pas important" dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et "si certains cherchent à nier ou à retarder la révolution des énergies propres (...) personne ne peut revenir dessus, personne". Du point de vue de la France, le texte est "décevant" et "pas à la hauteur des enjeux", a souligné la ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher. Regrettant "une absence de leadership de la présidence azerbaïdjanaise".
L'Azerbaïdjan s'était battue pour décrocher l'organisation de la conférence, le plus grand événement international organisé par le pays, face à l'Arménie. Mais les déclarations de son président contre la France, les arrestations de militants environnementaux et le harcèlement de parlementaires américains à Bakou ont alourdi l'atmosphère.
Sa gestion des négociations est sévèrement jugée. L'Allemagne lui a reproché sa proximité avec des pays pétroliers, et les États les plus pauvres de la planète ont claqué la porte d'une réunion samedi, estimant n'avoir pas été pleinement consultés. Bakou fut une "expérience douloureuse", a dit la ministre brésilienne de l'Environnement, Marina Silva, qui accueillera la prochaine COP dans un an.
L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après les accords de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.
En deux semaines de réunion en Azerbaïdjan, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies.
Mais, dans ce qui est interprété comme une revanche de la COP28 à Dubaï, l'an dernier, aucune mention explicite n'est faite dans l'accord de Bakou de la transition vers la sortie des énergies fossiles. En revanche, les "combustibles de transition", le terme de l'industrie gazière pour le gaz naturel, a droit à une mention explicite.
L'une des priorités de l'Union européenne, combattue par l'Arabie saoudite, était d'obtenir un suivi annuel pour sortir du pétrole, du gaz et du charbon : sans succès.
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