COP29 en Azerbaïdjan : à quoi sert une COP ? La réponse de Jean-Marc Jancovici

La COP29 a commencé, lundi 11 novembre, en Azerbaïdjan. Pour la 29ᵉ fois, les pays qui ont ratifié la Convention climat envoient des délégations pour discuter et faire le point. Ce rendez-vous ne peut pas donner une direction au monde dans son ensemble. Il se déroule dans le cadre des Nations unies. Et dans ce cadre-là, des décisions à l'unanimité sont prises. S'il y a une seule personne qui est chagrinée, la décision n'est pas prise.

La COP est, par construction, destinée à entériner des consensus un peu faibles dans lesquels il n'y a rien qui pourrait être imposé aux pays contre leur volonté. Ce rendez-vous n'est absolument pas fait pour ça. La COP sert, par contre, à parler régulièrement du sujet. Elle permet aux gens de se voir. Elle sert éventuellement à faire un point sur un certain nombre de sujets un peu techniques. 

Dans une COP, des milliers de personnes sont présentes. Des "side events", des événements en marge, sont organisés. Ils traitent de sujets scientifiques, économiques, associatifs et permettent, de temps en temps, de faire avancer des sous-sujets. 

Un intérêt pour les pays en développement ?

Cette COP29 est consacrée à la finance climatique. Les pays en développement espèrent que les pays développés vont leur donner de l'argent, soit pour se développer sans les hydrocarbures, soit pour s'adapter au réchauffement climatique. Depuis le début, il y a toujours eu une certaine ambivalence. Les pays développés y vont en pensant qu'on va parler climat et les pays en voie de développement y vont en pensant qu'on va parler développement.

Mais un point est extrêmement important. Les pays qui sont passés par la case combustible fossile, l'enjeu est d'en utiliser moins. Mais l'enjeu pour les pays qui ne sont pas encore passés par cette case, c'est d'arriver à améliorer leurs conditions sans utiliser de combustibles fossiles. C'est un angle mort de la réflexion parce qu'on a quand même tendance à penser, avec une forme de fatalisme, qu'eux aussi vont y passer. Et du reste, ça fait parfois partie de leurs revendications. 

L'intérêt serait de réfléchir un peu plus sérieusement à la manière d'éviter cette case-là, tout en allant directement à des résultats qui peuvent les intéresser en termes de transport, d'équipement de soins ou de tout un tas de choses que nous trouvons très sympathiques.