Conflit Israël-Iran : comment la population israélienne vit au rythme des sirènes d'alerte

Les habitants d'Israël prennent les alertes aux missiles iraniens très au sérieux. À chaque sirène, tout le monde se réfugie dans le bunker le plus proche. Certains Israéliens ont même décidé de dormir dans les abris.

C’est le cas d’Alice Yacoubian. Cette retraitée a installé son matelas dans le parking souterrain de l’Église Saint Jean-Baptiste à Haïfa : "On dort ici avec ma sœur et mon fils. Nous avons aussi toutes nos réserves de nourriture." Alice est tellement inquiète qu’elle n'a presque pas quitté l’enceinte de la paroisse depuis six jours. 

Elle préfère rester tout près de l’abri : "C'est beaucoup de stress, car beaucoup de monde descend en même temps, avec des enfants en bas âge. Tout le monde essaie de protéger les plus jeunes et on essaie de rester proche les uns des autres". Elle vient d’y passer sa sixième nuit, c’est la première fois qu’elle fait cela : "Cette guerre est différente. Il y a plus de missiles, de bombes, c’est effrayant. Ce n’est pas le même arsenal que le Hezbollah ou le Hamas. Ça n’a jamais été comme ça."

Des drames malgré le Dôme de fer

Le père Artinius, prêtre de la paroisse donne l'accès aux deux sous-sols 24/24, et à chaque fois que l'alarme retentit, ça ne désemplit pas. " Hier matin à 9h, il y a eu une alerte, et en cinq minutes, tout le parking était rempli. Environ 200 personnes".

Il a installé des chaises, des matelas, et surtout Internet. Un réseau wifi uniquement pour le parking. "On accueille tout le monde. Sans discrimination. Et dans ces temps troublés, ce que je trouve beau c’est que tout le monde se retrouve ici dans ce parking et chacun dans sa propre langue, sa propre croyance, murmurent ses prières", a poursuivi le prêtre.

Pour autant, les abris n'empêchent pas forcément les drames. Dans la ville arabe de Tamra, à une vingtaine de minutes de Haïfa, on manque d'abri et quand il y en a, ce n'est pas forcément efficace.  Il y a cinq jours un missile iranien a pulvérisé une maison faisant quatre morts, dont deux enfants. 

Ali a perdu sa cousine dans cette frappe, il en veut au gouvernement israélien : "Je suis en colère. Nous, les civils, on se retrouve en première ligne. Le système de défense n’est pas assez performant. Le gouvernement devrait intercepter les missiles bien en amont de leur arrivée, car nous on se retrouve avec un missile sur une maison. On est à la merci d'un seul homme, Netanyahou. C'est lui qui décide pour toute la population et qui nous entraine dans toutes ces guerres".

"Cela doit s’arrêter au plus vite"

Ces habitants se sentent aussi pris au piège d'un conflit qui les dépasse. Hassan vit dans la maison voisine de celle touchée par le missile iranien : "Le conflit entre l’Iran et Israël dure depuis plus de 30 ans et nous on se retrouve au milieu. Cela doit s’arrêter au plus vite. Pour Israël, pour l’Iran, pour le monde." En attendant, Hassan continue de déblayer les débris chez lui et chez ses voisins. Le souffle de l'explosion a fait des dégâts sur deux kilomètres à la ronde.

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