Comment trois religieuses se sont évadées de leur maison de retraite pour retourner dans leur ancien couvent

Sœur Bernadette, sœur Regina et sœur Rita, trois nonnes octogénaires, ont défié les autorités ecclésiastiques en orchestrant une évasion audacieuse de leur maison de retraite en Autriche pour rejoindre leur ancien couvent.

Bible (image d'illustration)

Crédit : Godong / Robert Harding Premium / robertharding via AFP

Trois nonnes s'évadent de leur maison de retraite pour reprendre leur couvent

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C'est l'affaire qui passionne l'Autriche. Une grande évasion, version plus de 80 ans. Une évasion sans armes, sans violence, sans tunnel et sans barbelé, racontée par la BBC.
En Autriche, les rois de la belle sont des reines. Sœur Bernadette, 88 ans, Sœur Régina, 86, et Sœur Rita, la jeunette, 82. Trois nonnes obligées de quitter leur couvent sur décision du diocèse qui voulait récupérer le bâtiment. Elles ont été placées plus d'un an et demi en maison de retraite près de Salzbourg.

Ça laisse le temps de gamberger, de se souvenir qu'on leur avait juré qu'elles pourraient finir leur vie dans leur cher couvent. Elles y sont entrées juste après la Seconde Guerre mondiale. Sœur Bernadette avait même Romy Schneider pour camarade de classe. C'est elle qui est devenue le cerveau de l'affaire. "J'ai été obéissante toute ma vie, mais c'était trop".

Une opération bien organisée

Jeudi 11 septembre, elles sont parties. Bernadette en tête de convoi, Régina avec son déambulateur chargé de la logistique, et Rita la discrète pour fermer la marche.

Certaines de leurs anciennes élèves sont dans le coup, elles les ont aidées à louer un camion de déménagement. Quelques kilomètres plus loin, le château de Goldenstein les attend. Une immense bâtisse dressée sur une colline au pied du majestueux Untersberg, 2.000 mètres d'altitude. C'est là qu'elles ont enseigné, prié, vieilli et c'est là qu'elles veulent finir leur vie. Avec l'aide d'un serrurier, pour rouvrir les portes, leur cher couvent, leur château Goldenstein, a été repris.

L'Église autrichienne prise par surprise

L'Église autrichienne ne s'est pas du tout laissée attendrir. Pas du tout, puisqu'elle parle "d'escalade incompréhensible", qu'elle exige leur retour sans alternative en maison de retraite. Son porte-parole insiste sur la santé fragile des sœurs, besoin d'oxygène pour l'une, d'insuline pour une autre. L'Église autrichienne dénonce une mise en scène médiatique et rappelle, c'est un peu gonflé, étant donné qu'elles ont fait vœu d'obéissance.

Sur place, les douches ont été arrachées, les montes escaliers retirées, l'électricité coupée, comme si tout avait été pensé pour interdire ce retour. Mais en quelques jours, grâce à un élan de solidarité, la lumière a été rétablie, elles ont trouvé un médecin pour veiller sur elles, et du monde, beaucoup de monde, pour l'instant, pour leur rendre visite.

Quelle sera la suite ? On ne sait pas. Sur les réseaux sociaux, on les voit prier, préparer des knödels, des quenelles version autrichienne. La grande évasion a eu lieu, elle a une odeur de soupe, de pommes de terre et de liberté.

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