Vladimir Poutine : comment l'Union européenne peut-elle lui faire face ?

Les 27 pays de l'Union européenne se sont retrouvés, ce lundi 3 février 2025, lors d'une réunion informelle organisée à l'occasion d'un sommet à Bruxelles pour aborder le sujet de la défense. Mark Rutte, secrétaire général de l'Otan, et Keir Starmer, Premier ministre britannique, étaient également présents à cette réunion, une première depuis le Brexit. C'est également la première réunion de ce type depuis l'investiture de Donald Trump. 

Comment faire face à la Russie de Vladimir Poutine et, surtout, avec quel matériel, se sont alors demandés les chefs d'État et de gouvernement ? Il y a, d'abord, la facilité, avec l'achat de matériel américain ou asiatique. Une usine est déjà en construction en Allemagne afin de produire des missiles états-uniens Patriot. Si la Pologne, l'Allemagne et les pays Baltes sont favorables à cette solution, Emmanuel Macron pousse, lui, pour que l'argent européen ne finance que du matériel européen. 

"Ce qui est clair, c'est qu'il n'y a pas de vainqueurs dans les guerres commerciales", tranche Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne. "Si les États-Unis et l'Europe se lancent là-dedans, c'est la Chine qui va rigoler. Nous sommes très liés. Les Américains ont besoin de nous et nous d'eux", assure-t-elle. Pour Kaja Kallas, "l'augmentation des droits de douane ne profite à personne" et aura des conséquences négatives pour l'emploi et les consommateurs. 

Favoriser les achats européens, assure Macron

En Europe, beaucoup craignent que Donald Trump utilise les droits de douane comme mesure de rétorsion. Mais Emmanuel Macron ne tremble pas. "Si Trump persiste, nous sommes prêts", assure-t-il.

"Comment l'Europe produit davantage pour elle-même ? Comment l'Europe assume d'investir davantage dans son avenir", se demande alors le chef d'État français. "C'est en décidant d'acheter et de préférer les achats européens qu'elle sera plus indépendante. C'est assez simple", pointe-t-il.

Et Emmanuel Macron d'insister sur les droits de douane européens. "Nous, on pense que la priorité, elle est à cet agenda stratégique et la sécurité de nos frontières. Et si nous étions attaqués sur les sujets commerciaux, l'Europe, comme une puissance qui se tient, devra se faire respecter et donc réagir", tranche-t-il.

À Bruxelles, les discussions devraient durer jusqu'à tard, ce lundi soir.