Donald Trump a mis ses menaces sur les droits de douane à exécution. L'Europe n'est pas encore directement concernée, mais elle se tient prête à riposter avec fermeté. C'est en tout cas ce que l'on dit du côté de Bruxelles.
Le président américain a décoché une rafale de taxes ce week-end contre Canada et Mexique, 25% et contre la Chine 10%. Riposte du Canada et du Mexique dans la foulée : taxes à 25% pour les flux inverses, c'est-à-dire les exportations américaines dans ces pays. L'Europe, ça sera dans un second train.
Donald Trump nous accuse ainsi d'exporter chez lui plus que nous ne lui achetons. Quand on regarde le chiffre global des échanges entre États-Unis et Europe, il y avait en 2023 un excédent européen de 150 milliards d'euros pour les biens. La situation des pays n'est pas la même, avec la France, c'est un peu différent, il y a un léger déficit de notre côté, 5 milliards en 2023.
Mais que pourrait faire exactement l'Europe pour riposter, si elle était victime de droits de douane qui pénalisent nos exportations ? Il y a un double enjeu. Il faut bien sûr trouver la bonne réponse, le bon niveau de rétorsion, mais aussi, et surtout, maintenir la cohésion des 27.
Car la situation des pays européens n'est pas du tout la même. Et Donald Trump va essayer d'en jouer, c'est-à-dire de peser sur les pays qui ont le plus à perdre d'une guerre commerciale, de façon à infléchir, tenter d'infléchir la position de l'ensemble.
C'est vrai que Trump n'aime pas l'Europe, pour lui, c'est un machin qui n'a pas de réalité. Il a refusé de voir Ursula von der Leyen malgré ses demandes répétées. Il compte sur l'Allemagne, l'Italie, qui elles sont largement excédentaires avec les États-Unis. C'était d'ailleurs les voitures allemandes que Trump avait dans son viseur depuis 10 ans.
Il faut d'abord comprendre ce que veut Trump exactement. Il faut se souvenir que pour lui, les taxes, c'est un instrument pour attendrir la viande. Il va demander que l'Europe achète plus et c'est probablement sur l'énergie, pétrole et surtout gaz, que se concentrent ses attentes. En fait, il redoute que l'Allemagne et l'Europe, dès que le cessez-le-feu sera signé en Ukraine, ne se remettent à acheter massivement du gaz russe, au détriment du gaz liquéfié américain, qui, pendant la guerre, s'est substitué à lui. Il y aura d'ailleurs certainement un volet énergétique dans l'accord hypothétique bientôt signé avec Poutine sur l'Ukraine.
L'Organisation mondiale de commerce, l'OMC, auprès de qui on aurait pu espérer un arbitrage, est moribonde. Inutile de dire que l'Amérique se contrefiche de ces décisions. Nous sommes désormais seuls dans un monde où il faut être craint pour se faire respecter.
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