Les nuits se sont muées en cauchemar dans les grandes villes de Colombie. Depuis maintenant deux semaines, plusieurs milliers de personnes, syndicalistes, étudiants, indigènes, sont descendues dans les rues pour réclamer une amélioration des politiques de santé, d'éducation, de sécurité et dénoncer les abus des forces de l'ordre.
À Bogota ou Cali, ces manifestations contre le gouvernement de droite du président Ivan Duque se sont rapidement transformées en affrontements avec la police. Au total, les violences ont fait au moins 24 morts et quelque 850 blessés, selon des sources officielles. Mais des ONG locales ont annoncé des chiffres plus élevés, notamment à Temblores avec 37 morts.
Cette mobilisation dure depuis le 28 avril, initialement contre un projet de réforme fiscale qui, selon ses critiques, aurait affecté la classe moyenne et était inopportun en pleine pandémie de Covid-19. Le président l'a retiré, promettant un nouveau texte sans les points contestés comme la hausse de la TVA et l'élargissement de la base de l'impôt sur le revenu.
Mais la contestation s'est maintenue, toujours aux prises avec les forces de l'ordre. La Fédération internationale des droits humains (FIDH) a tweeté mercredi contre "les graves violations perpétrées par la police". Le président Duque a dénoncé de son côté "des faits de vandalisme violent, de terrorisme urbain".
Et la tension est encore montée d'un cran lundi à Cali, où des centaines de militaires et de policiers ont été déployés. Dès le début de la mobilisation, les manifestations s'y sont converties en émeutes, durement réprimées par les forces de l'ordre. L'ONU s'est déclarée profondément alarmée par "l'usage excessif de la force" à Cali quand "la police a ouvert le feu contre des manifestants", comme le montrent ces images diffusées sur les réseaux sociaux.
Le gouvernement avance que des dissidents des Farc, qui ont rejeté l'accord de paix signé en 2016, ainsi que l'Armée de libération nationale (ELN), dernière rébellion du pays, et des gangs de narco-trafiquants y orchestreraient les troubles. Le président Duque a dénoncé mercredi "une organisation criminelle, qui se cache derrière des aspirations sociales légitimes pour déstabiliser la société, générer la terreur".
Le chef de l'État, dont la popularité est en berne à 33%, a été confronté à de multiples manifestations depuis 2019, dans un pays en récession et affecté par une recrudescence du conflit armé qui le mine depuis près de soixante ans. La Colombie, qui compte 50 millions d'habitants, fait en outre face à une 3e vague de Covid-19 avec plus de 2,9 millions de cas, dont 76.015 décès.
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