François Bougon est journaliste spécialiste de la Chine et responsable du pôle international de Médiapart, et c'est dans Jour-J qu'il revient sur l'histoire de la Chine dans les années 1980. Il nous apprend que la Chine était en pleine "ébullition" économique et politique.
"Les années 1980 sont des années où il y a une ouverture au monde extérieur [...] et certains, même au sein du parti communiste, se demandent s'il ne faudrait pas démocratiser la Chine". Une forte inflation frappe le pays en 1985, ce qui provoque des tensions sociales. Les conditions de vie des étudiants sont très touchées, alors ils commencent à "manifester dans leurs dortoirs".
Le 15 avril 1989, l'ancien numéro un du Parti communiste chinois, Hu Yaobang, décède d'une crise cardiaque. Il représentait "celui qui s'était levé contre les conservateurs", nous explique François Bougon. Sa mort provoque des manifestations étudiantes. Le 27 avril 1989, un million de jeunes se rassemblent sur la place Tian'anmen (signifiant "place de la paix céleste") à Pékin. Ils prônent la démocratie et dénoncent le Parti communiste en place. Ils se réunissent sur cette place jusqu'en juin 1989.
Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, l'armée chinoise envoie des chars et des armes lourdes pour disperser l'énorme foule qui se tient sur la place Tian'anmen. Les étudiants se sont fait massacrer. Selon des documents déclassifiés par les Archives nationales britanniques, 10.000 manifestants ont été tués. Cette estimation est 50 fois plus haute que celle annoncée par le gouvernement chinois, qui avait annoncé 200 morts.