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Charlottesville : nationalistes, suprémacistes... Qui sont les manifestants d'extrême-droite ?

ÉCLAIRAGE - Samedi 12 août, des heurts mortels ont éclaté entre des militants de l'extrême-droite américaine et des contre-manifestants à Charlottesville, dans l'état de Virginie aux États-Unis.

Des suprémacistes blancs manifestant à Charlottesville (États-Unis) le 12 août 2017.
Des suprémacistes blancs manifestant à Charlottesville (États-Unis) le 12 août 2017.
Crédit : ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP
Marie Zafimehy

"Nationalistes", "suprémacistes", "néo-nazis"... Les appellations se multiplient pour dénommer les milliers de militants d'extrême-droite qui se sont donnés rendez-vous à Charlottesville dans l'état américain de Virginie samedi 12 août. Au programme : un rallye organisé sur le thème "Unite the right" - "rassembler la droite" - destinés à regrouper toutes les branches de l'extrême-droite nationaliste blanche.

Des heurts ont éclaté plus tard dans la soirée, au moment où le groupe de militants extrémistes a rencontré des contre-manifestants rassemblés pacifiquement. À la suite de ces violences trois personnes sont mortes, dont une jeune femme de 32 ans, et 35 personnes ont été blessées selon les autorités locales.

Charlottesville est un symbole. Située en Virginie, la ville fait partie des états du Sud des États-Unis où les emblèmes de la guerre de Sécession occupent encore une large place dans la culture locale. La municipalité venait de décider de déplacer la statue d'un général sudiste favorable à l'esclavage. Ku Klux Klan, Identitaires, anti-communistes... plusieurs organisations d'extrême-droite ont donc décidé de se rassembler, en protestation.

L'alt-right ou "alternative right"

"L'alternative-right", c'est-à-dire "la droite alternative" américaine, est une mouvance nationaliste blanche récente dans la politique américaine. Les discours et l'idéologie de cette droite extrémiste sont xénophobes et racistes et se basent sur la suprématie blanche.

Ses partisans ont souvent soutenu Donald Trump lors de la campagne présidentielle américaine, ce qui a placé le Président américain dans une position délicate vis-à-vis des événements de Charlottesville qu'il a tardé à condamner.

Les suprémacistes

À écouter aussi

L'idéologie des suprémacistes blancs repose sur le postulat qu'il existe une supériorité des Blancs sur les autres ethnies, qu'ils devraient donc dominer. Le mouvement de la suprématie blanche remonte au XVIIème siècle et se base essentiellement sur les travaux scientifiques racistes entrepris à cette époque. Si beaucoup de suprémacistes ne sont affiliés à aucune organisation particulière, ils se regroupent principalement dans des groupes comme le Ku Klu Klan ou les néo-nazis.

Les néo-nazis

Comme leur nom l'indique, les néo-nazis reprennent à leur compte l'idéologie nazie développée dans les années 1930 par Adolf Hitler et ses partisans selon laquelle il existe une "race aryenne" blanche. À Charlottesville, plusieurs chants néo-nazis ont été entonnés par les militants qui appartenaient à des groupuscules différents. Parmi elles se trouvait Vanguard America, dont faisait partie James Field, l'homme accusé d'avoir foncé dans la foule des contre-manifestants en voiture, entraînant la mort de Heather Meyers une jeune femme de 32 ans.

Il existe également un parti néo-nazi américain, mais celui-ci se défend de toute violence. Il assure ne pas s'engager dans les "rallys et marches dangereuses", qu'il juge contre-productifs.

Le Ku Klux Klan

Capuches à pointe et robes blanches : les membres du Ku Klux Klan étaient facilement reconnaissables lors de la marche de Charlottesville. Cette organisation fondée à l'issue de la Guerre de Sécession au XIXème siècle souhaite réaffirmer la suprématie des Blancs sur les autres ethnies présentes aux États-Unis.

Le Ku Klux Klan compte aujourd'hui entre 5.000 et 8.000 membres sur le territoire américain et se définit plus comme un lobby qu'un parti politique. Un de ses anciens présidents a soutenu Donald Trump pendant la présidentielle américaine de 2016.

Les identitaires

Il s'agit d'un mouvement inspiré du "Bloc Identitaire", un groupe d'extrême-droite français fondé en 2002 et qui s'est étendu à l'Europe par la suite. Reprenant l'idéologie islamophobe de ces organisations européennes, le mouvement des identitaires américains milite pour la préservation de l'identité nationale et la conservation des "valeurs occidentales traditionnelles".

Des groupes politiques dispersés

Des groupes plus politiques étaient également présents à la manifestation. C'est le cas notamment du "Traditional Worker Party" - parti travailleur traditionaliste. La devise de ce parti politique tient en trois mots : "la foi, la famille et le peuple". Il vise à promouvoir la parole des travailleurs blancs face aux élites américaines, qui sont accusées d'oeuvrer en faveur du multiculturalisme. L'organisation nie cependant être raciste.

Construite en réaction à l'Action anti-raciste, l'Action anti-communiste, est elle proche du mouvement libertarien qui promeut un gouvernement faible, le libre-échange et la protection des libertés individuelles. Pendant la dictature chilienne, l'action anti-communiste est accusée d'avoir tué des opposants à Pinochet en les jetant d'hélicoptères en vol.

Les partisans de la nouvelle Confédération brandissaient eux le drapeau confédéré, emblème des états du Sud pendant la guerre de Sécession. Ils souhaitent le retour de la Confédération des états du Sud comme lors de la guerre. Leur idéologie est très nataliste et promeut la fin de l'immigration. Les néo-confédérationnistes souhaitent perpétuer la chrétienté et les valeurs fondamentales qu'ils jugent oubliées par les américains. 

Dans un autre registre : certains manifestants. arboraient également des t-shirts en soutien au dictateur syrien Bachar-al-Assad. "Assad n'a rien fait de mal", expliquent-ils en vidéo.

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