Il devient vraiment difficile de lire entre les lignes de Vladimir Poutine. Le président russe se dit donc “pour la trêve” mais en précisant illico qu’il y a “des questions importantes à régler” : qu'est-ce que cela veut bien dire ?
Cela signifie un "Oui mais…" de Vladimir Poutine à la proposition de trêve de 30 jours américano-ukrainienne. Cette prise de parole ne veut dire surtout aucun compromis sur le fond, puisqu’il est en position de force sur le terrain militaire et avec Donald Trump comme allié diplomatique. Le maître du Kremlin a d’ailleurs clairement énuméré ses nuances.
Pour lui, ces 30 jours de trêve ne doivent pas être "un répit temporaire" permettant aux Ukrainiens de se réarmer ou de mobiliser des troupes. "Qui va contrôler cette trêve sur les 2.000 km de la ligne de front ?", s’interroge faussement ingénu Poutine, alors qu’on connait déjà sa réponse.
Ce ne devrait certainement pas être des forces de maintien de la paix, a fortiori issu des pays de l’Otan, comme le propose l’Union européenne et la Grande-Bretagne.
Vladimir Poutine semble vouloir la fin de la guerre, mais à ses conditions. D’ailleurs, le mois dernier, ses services de renseignements avaient fixé les lignes rouges russes dans un document qu’un service étranger a fait fuiter au Washington Post.
D’abord la reconnaissance de la souveraineté russe sur les territoires conquis en Ukraine est exigée, de même que la mise en place d’une " zone tampon" face aux régions russes de Briansk et Belgorod. Mais il y a aussi l’instauration d’une "zone démilitarisée" pour protéger la Crimée annexée par la Russie en 2014.
Et puis, cerise sur le gâteau, Vladimir Poutine veut le "démantèlement complet" du gouvernement ukrainien. Sans le dire explicitement pour ne pas braquer Donald Trump, mais poussé par "des ultra patriotes" hostiles à une trêve, Poutine veut en fait une démilitarisation de l’Ukraine.
Le président russe souhaite son abandon par les européens et l’Otan, sans oublier donc un changement de régime à Kiev et son remplacement par un pouvoir pro-russe. Voilà ce qu'il appelle ce qu’il appelle "les causes profondes" de la guerre qu’il convient de changer.
Le président américain a réagi en disant que les premières déclarations de Poutine étaient "prometteuses" mais "insuffisantes".
On peut se demander si Donald Trump va continuer de suivre Poutine dans sa volonté à travers cette trêve en trompe-l'œil de normaliser ses relations avec les États-Unis pour en retirer les dividendes ?
Poutine a déjà en effet fait miroiter au président américain, qui adore les transactions et l'éventuel retour des sociétés étrangères en Russie. De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a immédiatement dénoncé "les manipulations de Poutine".
Cette position est partagée par ses alliés européens, mais Donald Trump est-il prêt à contenir un tant soit peu le président russe ? On devrait le savoir bientôt, les deux leaders doivent en effet s’expliquer prochainement au téléphone.
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