Cessez-le-feu en Ukraine : Poutine a-t-il ouvert la porte à une paix ?

Vladimir Poutine affirme soutenir une trêve devant conduire à une paix durable, selon certaines conditions. Une décision qui pourrait marquer une étape importante dans la guerre qu'il mène en Ukraine. Le politique Bruno Tertrais dresse son analyse.

Le président russe Vladimir Poutine

Crédit : Gavriil GRIGOROV / SPUTNIK / AFP

POUTINE - Bruno Tertrais est l'invité de Yves Calvi

00:09:18

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"Pour l'instant, absolument rien n'est fait. Vladimir Poutine fait du Vladimir Poutine, à savoir qu'il dit oui, et derrière ce oui, il y a en fait des conditions", affirme Bruno Tertrais sur RTL.

Le géopolitologue, directeur adjoint de la Fondation pour la Recherche Stratégique et expert associé à l'Institut Montaigne est revenu sur l'événement international de ce jeudi 13 mars, à savoir la prise de parole du président russe en faveur d'une trêve durable dans la guerre qu'il mène envers son voisin ukrainien.

Vladimir Poutine "reste fidèle à lui-même, c'est-à-dire qu'il attend de voir jusqu'où ses interlocuteurs peuvent pousser, peuvent éventuellement céder. Et il verra après", juge-t-il. Selon Bruno Tertrais, le président russe "n'est pas pressé" mais "la balle est véritablement dans son camp".

Une prise de parole de Poutine seulement symbolique ?

Ce processus de paix se déroule alors même que l'armée russe repousse l'Ukraine dans la région de Koursk, la petite poche de territoire que l'Ukraine contrôlait sans pour autant contrôler tous les secteurs sur le front. Pourtant, "le président russe a toujours parlé de la fin de la guerre" note le géopolitologue. "Vous savez, la guerre n'aurait pas eu lieu si l'Ukraine avait été dénazifiée, démilitarisée et aurait renoncé à entrer dans les institutions occidentales", présente-t-il, en citant le maître du Kremlin.

Ce qui est en discussion aujourd'hui, c'est une trêve de trente jours pouvant déboucher sur un accord de paix. "En trente jours, j'avoue que je suis extrêmement sceptique, mais ce n'est pas du tout la fin de la guerre", pour Bruno Tertrais.

Néanmoins, "c'est un moment symbolique". "Nous sommes moins loin d'un cessez-le-feu temporaire que nous ne l'étions il y a une semaine, mais nous sommes toujours aussi loin de la fin de la guerre", conclue Bruno Tertrais.

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