Cessez-le-feu en Ukraine : Poutine "n'acceptera pas sans conditions extrêmement drastiques", assure un spécialiste sur RTL

36 heures après l'annonce de l'accord entre les États-Unis et l'Ukraine, la réponse de Vladimir Poutine se fait toujours attendre. Le chef du Kremlin est apparu, mercredi 13 mars, à la télévision russe, en tenue militaire, aux côtés des troupes qui combattent dans la région de Kursk. Une mise en scène durant laquelle il s'est gardé de répondre publiquement à la proposition de trêve négociée entre Kiev et Washington. "Poutine n'acceptera pas sans conditions extrêmement drastiques", soutient Dimitri Minic, docteur en relations internationales, invité sur RTL. 

"Ces conditions drastiques, ce sont les objectifs radicaux de la Russie en Ukraine, c'est-à-dire la vassalisation", poursuit l'universitaire. "Ce que Poutine appelle la paix, ce qu'il appelle des garanties de sécurité pour la Russie, c'est la soumission de Kiev. C'est ça, la paix pour Poutine".

Pour Dimitri Minic, auteur de Pensée et culture stratégique russe, Du contournement de la lutte armée à la guerre en Ukraine, paru aux éditions de la Maison des sciences de l’homme, les objectifs de Moscou sont clairs : "Démanteler l'OTAN, déconnecter les États-Unis et l'Europe. Maîtriser l'espace postsoviétique et étendre son influence en Europe orientale où Moscou pense avoir des droits à régner", énonce-t-il. 

Des collusions entre Poutine et Trump

Le Président des États-Unis est pourtant déterminé à mettre fin au conflit, l'une des grandes promesses de sa campagne. "Depuis que Trump est au pouvoir, la Russie a compris qu'il ne fallait pas le vexer publiquement", explique le chercheur.  "Il y a une coïncidence entre les objectifs de Trump et ceux de Poutine. Par ailleurs, il y a des collusions idéologiques. On pourrait parler d'une forme de poutinisation des États-Unis. Ce qui se passe aux États-Unis est très grave, en soi, sur le plan intérieur", explique Dimitri Minic.