Comme les casseroles, d'autres objets insolites utilisés en manifestation à travers le monde

C'était en novembre 2020 : en Thaïlande, des canards gonflables géants font apparition dans les cortèges de manifestants prodémocratie. À l'origine, ces canards devaient servir d'embarcation pour des militants qui voulaient s'approcher du parlement thaïlandais, en bordure de fleuve, où un débat se tenait sur une éventuelle réforme de la constitution. Ce fut un échec tant la présence policière était importante. Les bouées gonflables sont alors devenues un moyen d'autodéfense pour les manifestants, qui se cachaient derrière pour se protéger des canons à eaux et des gaz lacrymogènes des forces de l'ordre. Depuis ce jour, le canard est devenu un symbole de la révolte.

À Hong-Kong, c'est le parapluie qui s'est immiscé dans les cortèges de manifestants. En septembre 2014, des dizaines de milliers de manifestants prodémocratie protestaient dans les rues, cachés sous leurs parapluies de toutes les couleurs, pour se protéger des gaz lacrymogènes envoyés sur la foule par les policiers. Ce mouvement de protestation, surnommée "La révolte des parapluies" et porté par les étudiants, a duré 79 jours. Depuis, cet objet a fait le tour du monde : ces dernières années, des parapluies ont été utilisés dans des cortèges de manifestants américains, chiliens, ou encore français.

Du côté de la Biélorussie, ce sont des pantoufles qui ont été brandies par les manifestants en 2020. En pleine crise du Covid-19, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue, pantoufles en main, pour protester contre le régime autoritaire d'Alexandre Loukachenko, président depuis 1994. Ils répondaient à l'appel d'un opposant politique de l'actuel président, qui qualifiait ce dernier de cafard et encourageait le peuple à l'écraser avec ses pantoufles. Ces manifestations ont duré jusqu’en 2021, mais les pantoufles n’auront pas triomphé : le président Loukachenko a été réélu le 9 août 2020 pour un sixième mandat, après avoir arrêté et mis en prison bon nombre de ses opposants politiques.