Patricio (nom d'emprunt) est un militant bolsonariste qui a pris part à l'invasion de plusieurs lieux de pouvoir dimanche 8 janvier, mais il n'a pas été arrêté. Il raconte ses exploits, il s'emballe, avec de grands gestes, il a le sentiment de faire partie de quelque chose, quelque chose qui a bousculé son pays : "Je me suis retrouvé sur la rampe du palais présidentiel, on était tous ensemble, on est tous passé par là."
L'insouciance de ce qu'il a fait, une tentative de coup d'État, il risque pourtant des années de prison s'il est attrapé. La police enquête, elle pourrait mettre la main sur lui, mais il semble détaché : "J'étais au milieu de tout le monde, on avait l'impression d'être un million. Il ne faut pas avoir peur, ils ne vont pas tous nous arrêter. Et en plus, qu'est-ce que j'ai fait de mal moi, rien !"
Le mouvement bolsonariste, et la solidarité de ses membres se sont construits à coups de déplacements interminables en bus, aux quatre coins d'un pays grand comme un continent. Il vient de Sao Paulo, Sao Paulo-Brasilia, il y a treize heures de route, mais qu'est-ce que c'est treize heures, quand on veut renverser le pays : "On avait le sourire, ils ont envoyé la police fédérale, ils ont envoyé trois hélicoptères qui ont envoyé des bombes, des gaz lacrymogènes. Ils ont été frappés à la tête, j'ai vu au moins 45 personnes au sol."
Patricio a 50 ans, une petite entreprise, et est perfusé chaque jour au poison des fausses nouvelles, voyant des complots partout. Le pouvoir serait gangrené par la corruption, il veut nettoyer ça. Détruire des œuvres d'art, voler des armes, des documents historiques, c'est ça le nettoyage ? "La corruption est partout, Lula a nommé un ministre de la Justice qui a des plaintes. Toute la population c'est ça. Ce n'est pas seulement Lula, c'est tous ! Tout le monde est corrompu, et les gens sont en colère contre eux. Nous ne voulons pas de vous président."
Et d'ajouter : "Notre objectif est que l'armée intervienne, qu'elle sorte tout le monde, et que ce soit l'armée qui organise de nouvelles élections. Là, on verra le vrai gagnant. On ne s'arrêtera pas là."
Les partisans de l'ancien président Jair Bolsonaro, comme l'est Patricio, vont devoir composer avec un gouvernement qui a décidé de démanteler leurs campements, de mettre en prison les factieux, de renforcer la sécurité des manifestations : "Ce n'est pas fini, ça commence vraiment maintenant. On va bloquer la distribution d'essence, d'alcool, de diesel. On va bloquer les ports, les aéroports, et les camions de marchandises vont rester à la maison."
Un coup d'État militaire, c'est ce qu'il veut, et c'est pour cela qu'il assure qu'il va continuer à se battre.
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