Brésil : Bolsonaro condamné à 27 ans de prison, l'administration Trump dénonce une "chasse aux sorcières"

L’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro a été reconnu coupable de tentative de coup d’État jeudi 11 septembre 2025. À l’issue d’un procès historique devant la Cour suprême brésilienne, il a été condamné à 27 ans de prison.

Pour les juges, aucun doute : l’ancien président a bien tenté de se maintenir au pouvoir en 2022 malgré sa défaite aux élections. Le juge Cristiano Zanin a estimé que l’ex-chef de l’État avait participé à une "organisation criminelle armée". Pour rappel, il risquait une peine supérieure à 40 ans d’incarcération. Par quatre voix contre une, la Cour suprême a déclaré coupable l'ex-président brésilien (2019-2022) âgé de 70 ans.

Cette condamnation provoque la colère des alliés américains de Jair Bolsonaro. L'administration Trump, qui avaient affiché un soutien clair à l’ancien chef d’État, promet déjà des sanctions. 

Des mesures de rétorsion promises

Marco Rubio, le secrétaire d’État américain, a dénoncé une "chasse aux sorcières" et affirmé que Bolsonaro était victime de persécutions politiques menées par la justice brésilienne. Washington menace ainsi de mesures de rétorsion contre Brasilia, après plusieurs mois de pressions déjà exercées en coulisses.

Interrogé par la presse avant de monter dans son hélicoptère, Donald Trump a, lui aussi, répété son soutien à son "ami brésilien" : "J’ai suivi ce procès. Je le connais assez bien. Il a été un bon président du Brésil. Et c’est très surprenant que cela puisse arriver. C’est très similaire à ce qu’ils ont essayé de me faire ici, mais ils n’ont pas du tout réussi dans mon cas."

Réponse de Brasilia

Face aux menaces américaines, la diplomatie brésilienne a répliqué sans détour. Dans un communiqué publié dans la nuit, elle a affirmé que le pays ne se laisserait pas influencer. "Les menaces" comme celle du secrétaire d'État américain Marco Rubio "n'intimideront pas notre démocratie", peut-on lire sur le réseau social X. Les diplomates promettent que les autorités défendraient "la souveraineté du pays face aux agressions et tentatives d'ingérence".

La défense de Jair Bolsonaro a assuré qu'elle allait déposer des recours, "y compris au niveau international". "La défense considère que les peines prononcées sont incroyablement excessives et disproportionnées et, après avoir analysé les termes de l'arrêt, elle déposera les recours appropriés, y compris au niveau international", selon un communiqué publié sur le réseau social X par Fabio Wajngarten, collaborateur de l'ancien chef d'État. 

"Ils appellent cela un procès alors que tout le monde connaissait le résultat avant même que cela commence", a réagi sur le réseau social X Flavio Bolsonaro. Le fils aîné de l'ex-président a fustigé une "suprême persécution", à un peu plus d'un an de la présidentielle de 2026. Inéligible jusqu'en 2030 et assigné à résidence à Brasilia depuis début août pour des soupçons d'entrave à son procès, Jair Bolsonaro n'était pas présent aux audiences, pour motif de santé selon sa défense.

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