C'est une découverte plutôt étonnante qu'on fait des archéologues en Bolivie : ils ont trouvé, dans une grotte, des accessoires millénaires servant à se droguer. S'il était déjà connu que les chamanes des tribus indiennes d'Amazonie consommaient de l'ayahuesca (une boisson à base de lianes aux effets hallucinogènes très puissants), ils ont été surpris de mettre également à jour des traces de cocaïne.
Le petit sac trouvé dans une grotte de la Cueva del Chileno dans les Andes boliviennes, date d'il y a mille ans, rapporte Geo. La découverte, elle, remonte à 2008, et a été réalisée par José Capriles, un anthropologue de l'université de Pennsylvanie (États-Unis) et son équipe. À côté de plusieurs sépultures humaines, ils trouvent un sac en cuir fermé à l'aide d'une ficelle dans lequel se trouvent des spatules en os (pour écraser les graines de plantes psychotropes), des tablettes en bois incrustées de pierres précieuses (pour servir de surface de broyage), un tube à tabac à priser en bois et une petite pochette décorée de peaux de renard.
Si les archéologues ont tout de suite compris que cet attirail avait pour but de s'administrer différentes drogues, ils ne l'avaient jamais analysé. En 2018, José Capriles décide d'effectuer des recherches plus poussées sur les instruments. Aidé par Melanie Miller, bio-archéologue à l'université d'Otago (Nouvelle-Zélande), José Capriles découvre qu'il s'agit en réalité du plus grand assemblage archéologique de substances psychoactives jamais trouvé en Amérique du Sud.
Pas moins de 5 substances psychoactives ont été décelées sur les objets : la cocaïne, la benzoylecgonine, la bufoténine, l'harmine et la diméthyltryptamine (DMT). Des indices qui laissent à penser que l'ayahuesca (composé de l'harmine et la DMT) n'était pas seulement préparé sous forme de breuvage, comme les chercheurs le pensaient initialement, mais qu'il était aussi inhalé.
Autre conclusion : les drogues étaient visiblement mélangées. "Il est possible que le propriétaire de ce sac ait combiné plusieurs plantes différentes simultanément afin de démultiplier les effets", explique Melanie Miller dans un communiqué.
Cette découverte démontre aussi, indique Melanie Miller, que les chamanes se fournissaient dans des lieux éloignés de là où ils vivaient : "Aucun des composés psychoactifs ne provient de plantes qui poussent dans cette région des Andes. Cela montre soit l'existence de réseaux d'échange élaborés, soit des déplacements dans divers environnements pour les trouver".
Le magazine spécialisé précise que bien que l'usage de plantes hallucinogènes depuis des milliers d'années soit documenté, les preuves archéologiques restent très rares. L'étude complète a été publiée le 6 mai sur le site Proceedings of the National Academy of Sciences.
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