C’est la plus importante attaque de Daesh depuis la chute de l’état islamique en Syrie en février 2019 : plusieurs dizaines de jihadistes ont lancé une attaque d’envergure pour libérer leurs combattants retenus dans une prison gardée par les kurdes. À l’intérieur, des milliers de djihadistes, dont des étrangers. Très peu de journalistes ont eu accès à cet endroit, mais RTL avait pu se rendre dans cette prison en février 2020.
Il s'agit de plusieurs bâtiments, dont une ancienne école, regroupés pour former un vaste complexe. 5.000 jihadistes d'une soixantaine de nationalités et arrêtés à la chute de l'État islamique y sont retenus depuis maintenant trois ans.
Les conditions de détention sont très limites : les détenus s'entassent dans des cellules sans fenêtre, ils ne peuvent pas s'allonger en même temps et leurs affaires sont suspendues dans des sacs scotchés au mur. Ils peuvent sortir dans la cour deux fois par semaine pendant dix minutes. Le reste du temps, ils sont enfermés en permanence sans contact avec l'extérieur. Les plus malades sont, eux, regroupés dans une grande pièce.
Des conditions à la limite de la légalité et des conventions internationales, puisque ces 5.000 djihadistes sont retenus sans charge ni procès, pour une durée indéterminée.
Pour réussir à entrer dans cette prison, gardée par les forces kurdes soutenues notamment par la France, Daesh a eu trois ans pour se préparer. Pendant tout ce temps, le groupe jihadiste a pu amasser des informations sur le nombre de gardes, les entrées ou encore les points stratégiques. Même si l'endroit était tenu au secret au début, tout le monde savait où se trouvaient les djihadistes.
Les Kurdes n'ont eu de cesse d'appeler la communauté internationale à rapatrier ses jihadistes, car la charge de leur surveillance devenait de plus en plus lourde pour ces forces kurdes qui doivent également gérer les attaques des cellules de Daesh dans la zone et les incursions turques à sa frontière. Cette attaque contre la prison était ainsi prévisible. Les alertes avaient été lancées par l'administration kurde à de nombreuses reprises.
Pour Daesh et les jihadistes étrangers, le signal envoyé est très fort : elle permet de montrer que l'organisation terroriste est encore présente et peut mener des attaques.
L'inquiétude maintenant concerne les femmes et les enfants, détenus dans deux camps. Il y a notamment une centaine de femmes et environ 300 enfants français dans le camp de Roj, au nord de la Syrie. Ce lieu pourrait être la prochaine cible, car Daesh n'a jamais caché vouloir libérer tous les jihadistes. Pour l'heure, on ne sait pas exactement combien d'entre eux ont réussi à s'enfuir de la prison d'Hassaké.
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