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Des manifestations contre Donald Trump à New York, le 18 octobre 2026
Crédit : TIMOTHY A.CLARY / AFP
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"En Amérique, nous n'avons pas de rois." Samedi 18 octobre, des millions de personnes défileront aux États-Unis contre la politique jugée autoritaire du président américain Donald Trump. À l'origine de cet appel : le mouvement "No Kings" ("Pas de Rois") qui veut lutter contre un président qui "pense que son pouvoir est absolu".
Le collectif, qui regroupe quelque 300 associations, refuse de céder "face au chaos, à la corruption et à la cruauté". Plus de 2.700 rassemblements sont prévus dans les grandes villes américaines comme dans des bourgades d'États républicains, ainsi qu'à proximité de la résidence Mar-a-Lago du président en Floride, où il passe le week-end.
Les organisateurs disent s'attendre à plusieurs millions de participants, à l'image de la première journée de mobilisation organisée mi-juin par le même collectif, la plus grande contestation depuis le retour du républicain à la Maison-Blanche.
Les manifestants s'opposent notamment à la politique migratoire de Trump. Sous son mandat, le budget de la police de l'immigration américaine, l'ICE, a triplé tandis que les officiers multiplient les expulsions violentes d'immigrants illégaux. Des militaires de la Garde nationale ont aussi été déployés dans plusieurs fiefs démocrates comme Los Angeles ou Washington pour, selon Trump, lutter contre la criminalité. Auprès de l'AFP, Leah Greenberg, cofondatrice du collectif "Indivisible" a fustigé : "Ils envoient la Garde nationale. Ils terrorisent nos amis et voisins migrants. Ils poursuivent en justice leurs opposants politiques."
Donald Trump menace régulièrement ses opposants de représailles judiciaires. Son ex-conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, devenu un farouche opposant a récemment été inculpé pour avoir conservé et transmis illégalement des documents classifiés. Il est le troisième opposant politique à Donald Trump à être poursuivi par la justice.
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Les manifestants dénoncent aussi les actions de Donald Trump envers les gouvernements fédéraux. Depuis son retour à la Maison-Blanche, les limogeages et les réductions budgétaires sont permanents, mettant à mal des organismes de recherche scientifique ou environnementale.
Les institutions sont aussi accusées d'être torpillées. Au micro de RTL, Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux États-Unis et en Israël, estime que "le Congrès est totalement trumpifié : il est aux mains de Trump et ne joue plus son rôle".
Quant à la Cour suprême, "il y a maintenant, six membres sur neuf qui sont Républicains, dont trois qui ont été nommés par Donald Trump", explique-t-il. Pour lui, "Trump détient tous les pouvoirs et il les utilise sans tenir compte d'un minimum des traditions de la démocratie américaine."
C'est assez frappant de voir que cette réaction, elle vient du bas. Ce sont les citoyens qui réagissent alors que la direction du parti démocrate, on ne l'entend pas.
Gérard Araud dans Le Journal inattendu sur RTL
"Il y a une crise de la démocratie américaine, poursuit l'ancien ambassadeur à Washington, qui de libérale est en train de devenir illibérale. Trump se comporte un petit peu comme Orban et jusque-là, les Démocrates ne réagissaient pas. C'est assez frappant de voir que cette réaction, elle vient du bas. Ce sont les citoyens qui réagissent alors que la direction du parti Démocrate, on ne l'entend pas".
Face aux "abus de pouvoir de Donald Trump et de ses alliés", "nous ne nous laisserons pas réduire au silence", a assuré une dirigeante de l'importante organisation de défense des droits civiques et des libertés publiques ACLU, Deirdre Schifeling. L'appel à manifester a notamment été relayé par la star d'Hollywood Robert De Niro, qui a appelé dans une vidéo ses concitoyens à se soulever "de manière non violente" contre le "roi Donald Trump".
Ce mouvement avait déjà réuni cinq millions de personnes de tout âge lors d'une journée de mobilisation en juin, dont des célébrités, comme l'acteur Mark Ruffalo et l'humoriste Jimmy Kimmel - dont le talk-show a ensuite été temporairement suspendu sous la pression du gouvernement Trump.
Il s'agissait d'une des plus grandes contestations de l'histoire du pays. Face à cette ampleur inédite, Donald Trump avait alors menacé de répondre avec "une très grande force". Cette fois-ci, le principal concerné a sobrement commenté sur Fox News : "Ils me qualifient de roi. Je ne suis pas un roi."
Plusieurs figures de son parti ont dénoncé avec virulence les manifestations à venir, évoquant une "mobilisation haineuse contre l'Amérique". Des rassemblements se tiendront samedi dans les villes où Trump a envoyé la Garde nationale, comme à Washington ou Chicago, ou dans celles où il envisage de le faire, comme à Boston et La Nouvelle-Orléans. Des mobilisations sont également prévues au Canada, comme à Toronto, Vancouver et Ottawa.
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