Le virologue berlinois Christian Drosten, l'un des experts mondiaux les plus éminents sur le Covid-19, est devenu le bouc émissaire de la mouvance conspirationniste et des opposants aux restrictions en Allemagne, au point d'être menacé de mort.
En quelques semaines, le directeur de l'Institut de virologie du grand hôpital universitaire Charité à Berlin est devenu la cible de la colère envers les restrictions liées à la pandémie, née en avril avec des manifestations hebdomadaires dans tout le pays. Inconnu du grand public il y a quelques mois encore, son nom apparaît ainsi à côté de ceux de la chancelière Angela Merkel ou du ministre de la Santé Jens Spahn dont les manifestants, un assemblage hétéroclite d'adeptes de théories du complot, d'extrémistes de droite mais aussi d'Allemands inquiets, réclament la démission immédiate. Ce quadragénaire à la chevelure ébouriffée et aux cernes creusés s'est trouvé propulsé sous les projecteurs après avoir conçu dès janvier le premier test de diagnostic simple du Covid-19, qu'il a rendu immédiatement accessible dans le monde entier.
Très vite, il devient l'une des voix les plus respectées du pays sur le sujet. La chancelière Angela Merkel, elle-même scientifique, le sollicite pour son expertise au moment où elle doit décider d'un éventuel confinement. Pourtant, fin avril dans le journal britannique The Guardian, Christian Drosten révèle faire l'objet de menaces de mort. Mardi il a annoncé avoir reçu un paquet avec un échantillon soi-disant positif au Covid-19 et ce message: "Bois ça - Tu seras immunisé comme ça". Tout a commencé lorsque Christian Drosten a publié lundi sur Twitter un courriel du journal lui donnant une heure pour réagir à des critiques soulevées par des scientifiques à l'une de ses études, qui conclut que les enfants infectés par le nouveau coronavirus "pourraient être aussi contagieux" que les adultes. Le médecin a jugé qu'il avait "mieux à faire" que de répondre au journal.
Réplique de Bild sur son site internet le soir même : l'étude de Christian Drosten est "grossièrement fausse", assure le journal, s'appuyant sur des critiques émises par plusieurs scientifiques qui ont ensuite affirmé n'avoir jamais été contactés par Bild. Depuis, son rédacteur en chef, Julian Reichhelt, s'est défendu de mener une campagne contre Christian Drosten comme le lui reprochent certains. C'est "n'importe quoi et inventé" de prétendre cela, selon lui. Cette confrontation avec un des journaux les plus puissants d'Allemagne, malgré la baisse récente de son lectorat, a suscité une avalanche de réactions.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte