Chaque mardi et chaque vendredi, depuis dix mois maintenant, des centaines de milliers d'Algériens descendent dans les rues. Au départ, ce mouvement baptisé "Hirak" voulait empêcher le président Bouteflika de se présenter pour un cinquième mandat. Cette revendication a d'ailleurs été obtenue car il a désormais quitté le pouvoir. Mais aujourd'hui, une grande partie des manifestants contestent toujours la tenue des élections présidentielles.
Les Algériens refusent cette élection car ils estiment que les cinq candidats sont des clones de Bouteflika, qu'ils incarnent tous le vieux système sous la coupe de l'armée et son chef d'État major, le général Gaid Salah, 79 ans. Pour eux, tous les candidats sont des ministres ou ex-ministre de Bouteflika et aucun ne remet en cause l'omniprésence de l'armée ou de l'appareil étatique.
Pendant trois semaines de campagne électorale, les candidats n'ont presque pas réussi à faire de meeting, aucune affiche n'est restée collée plus de quelques minutes sur un panneau d'affichage et les candidats ont presque tous renoncés à toute sortie en public.