3 min de lecture

Algérie : Abdelmadjid Tebboune réélu président avec près de 95% des voix

Le président algérien sortant a été réélu dimanche 8 septembre dans une élection marquée par "des irrégularités et contradictions dans les résultats".

AFP PHOTO / HO / Algerian Presidency Facebook page

Crédit : FP PHOTO / HO / Algerian Presidency Facebook page

Martin Pereira & AFP

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Une réélection avec un score historique. Le président algérien sortant Abdelmadjid Tebboune remporte l'élection présidentielle dimanche 8 septembre avec près de 95% des voix, mais à l'issue d'un scrutin marqué par une désaffection persistante de l'électorat.

Le président de l'autorité électorale (Anie), Mohamed Charfi, a annoncé une victoire d'Abdelmadjid Tebboune avec "94,65% des voix" et "5,32 millions de suffrages" exprimés, sans fournir de nouveaux chiffres sur la participation, estimée la veille à "un taux moyen de 48,03%".

Dans une démarche inédite, les équipes de campagne des trois candidats dont celle de Tebboune ont dénoncé dans un communiqué commun, peu avant minuit, "des irrégularités et contradictions dans les résultats annoncés par l'Anie", disant vouloir "informer l'opinion publique du flou et des contradictions des chiffres de participation".

Peu avant, Ahmed Sadouk, directeur de campagne de M. Hassani, avait qualifié ces chiffres de "mascarade", questionnant le calcul par l'Anie d'une moyenne entre les taux de chaque région alors que le taux de participation est calculé en divisant le nombre d'électeurs par le nombre d'inscrits (24,5 millions au total).

Les trois candidats ont mentionné aussi "une erreur dans l'annonce des pourcentages pour chaque candidat" et des "données contradictoires avec les procès-verbaux de dépouillement des voix" remis à l'Anie par les commissions électorales locales.

L'enjeu de la participation

À lire aussi

L'affluence aux urnes était le véritable enjeu du vote de samedi, Tebboune voulant être "un président normal, pas un président mal élu" comme il y a cinq ans, a déclaré à l'AFP Hasni Abidi, analyste et directeur du Centre d'études Cermam à Genève.

En décembre 2019, le président sortant, 78 ans, avait remporté le scrutin avec 58% des suffrages, mais une participation de seulement 39,83% (60% d'abstention). À l'époque, l'élection s'était déroulée dans le contexte tendu du Hirak, le mouvement massif pour la démocratie et les libertés qui venait de chasser du pouvoir son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika, et par des appels au boycott.

Le président français Emmanuel Macron a adressé dimanche ses "plus vives félicitations" à Abdelmadjid Tebboune pour sa réélection, en soulignant la "relation exceptionnelle" qui unit les deux pays malgré des crises récurrentes.

Face au président sortant, seuls deux candidats étaient en lice : Abdelaali Hassani, 57 ans, chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP, principal parti islamiste) qui s'est adjugé 3,17% des voix, et Youcef Aouchiche, 41 ans, à la tête du Front des forces socialistes (FFS, plus vieux parti d'opposition) qui a obtenu 2,16%.

 Tebboune était donné grand favori du scrutin, bénéficiant de l'appui de quatre formations majeures, notamment le Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique). Les trois candidats ont dit vouloir poursuivre le redressement de l'économie (qui croit au rythme de 4% depuis deux ans) et la rendre moins dépendante des hydrocarbures (95% des recettes en devises).


Aidé par la manne du gaz naturel dont l'Algérie est le premier exportateur africain, Abdelmadjid Tebboune a promis de revaloriser retraites et salaires, 450.000 nouveaux emplois, des logements et de faire de l'Algérie "la deuxième économie en Afrique".

Si Abdelmadjid Tebboune n'a pas évoqué ce dossier, ses rivaux avaient promis pendant leur campagne davantage de droits et libertés politiques et des médias.

Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD, algérien), des dizaines de personnes liées au Hirak ou à la défense des libertés sont encore emprisonnées ou poursuivies.

Avant le vote, l'ONG Amnesty International a accusé le pouvoir de continuer à "étouffer l'espace civique en maintenant une répression sévère des droits humains", avec des "arrestations arbitraires" et "une tolérance zéro des voix dissidentes".

La rédaction vous recommande
À écouter aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

En Direct

/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte