Sahara occidental : pourquoi cette ancienne colonie espagnole fait-elle l'objet de tensions entre le Maroc et l'Algérie ?

Depuis le départ des Espagnols en 1976, le territoire du Sahara occidental est disputé par la Maroc et des indépendantistes sahraouis, soutenus par l'Algérie.

Un manifestant portant sur son front le drapeau du Sahara occidental

Crédit : Pierre-Philippe MARCOU / AFP

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Mardi 30 juillet, Emmanuel Macron, dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, a déclaré soutenir le plan d'autonomie marocain pour le territoire contesté du Sahara occidental. À la suite de cette prise de position, le gouvernement algérien a annoncé "le retrait immédiat" de son ambassadeur en France.

L'Algérie considère que la France "bafoue la légalité internationale, prend fait et cause pour la négation du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et se démarque de tous les efforts patients et persévérants déployés par les Nations unies". Dans l'Hexagone, cette position du président de la République a été vivement critiquée par la gauche. "Emmanuel Macron trahit la position historique et équilibrée de la France sur les droits du peuple sahraoui comme sur les résolutions de l'ONU", a notamment écrit sur X Fabien Roussel, le secrétaire général du Parti communiste.

Un conflit vieux de 50 ans

Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole qui n'a toujours pas de statut juridique depuis le départ des Espagnols en 1976. Depuis 1966, l'ONU le considère comme un "territoire non autonome" mais ne parvient pas à mettre un terme au conflit qui l'anime depuis près de 50 ans.

Bordé au nord par le Maroc, au nord-est par l'Algérie, à l'est et au sud par la Mauritanie et à l'ouest par l'océan Atlantique, ce territoire désertique a été cédé au Maroc et à la Mauritanie par les Espagnols, mais est revendiqué par la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Elle a été proclamée par le Front Polisario, un mouvement politique en faveur de l'indépendance du Sahara occidental, après le départ des Espagnols. L'Algérie a été le premier pays à l'avoir reconnue.

Le Maroc contrôle la majeure partie du Sahara occidental, le reste du territoire est sous la coupe des indépendantistes sahraouis du Front Polisario. Ces derniers réclament un référendum d'autodétermination, prévu lors d'un cessez-le-feu en 1991, mais qui n'a jamais été organisé. À l'inverse, le Maroc propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté.

Dans ce dossier, le Maroc poursuit des intérêts économiques. Le Sahara occidental est effectivement très riche en eaux poissonneuses et possède d'importantes réserves en phosphates. Par ailleurs, si le territoire venait à devenir indépendant, l'Algérie qui soutient la RSAD aurait accès à la façade atlantique.

La rédaction vous recommande