1. Accueil
  2. Actu
  3. International
  4. Alep : dans les quartiers est, la population tente de réapprendre à vivre
2 min de lecture

Alep : dans les quartiers est, la population tente de réapprendre à vivre

REPORTAGE - La deuxième ville de Syrie, reprise des mains de Daesh il y a quelques semaines, a été totalement détruite. Dans les quartiers est, certains habitants sont de retour.

Alep, le 12 décembre 2016
Alep, le 12 décembre 2016
Crédit : GEORGE OURFALIAN / AFP
Alep : dans les quartiers est, la population tente de réapprendre à vivre
00:01:46
Thomas Prouteau

Alep, ville martyre. Dans les rues de l’ancien quartier rebelle, le déluge de bombes a tout dévasté. Les immeubles sont éventrés, parfois effondrés, les masses de béton enchevêtrées. Partout, des gravats. Aujourd'hui, ce quartier est méconnaissable, détruit. Un quartier fantôme. Mahmoud Fares, le regard lourd, est l’un des premiers à revenir sur les lieux. Son appartement a été épargné. "C'est impossible de décrire ce qu'on a vécu ici, ça dépasse l'imagination, on a réussi à s'enfuir au péril de notre vie", explique-t-il. Pilonné par les avions russes et syriens, interdit de sortir par les rebelles, Mahmoud Fares a dû s'enfuir de nuit avec sa fille et son fils. Il retrouve son appartement pillé, sans eau, ni électricité. "On ne peut pas dormir, je garde mon manteau pour ne pas geler mais on dort une heure ou deux puis on se réveille parce qu'il fait froid. Tout a été volé, jusqu'au tapis. On est comme des mendiants", déplore-t-il.

Dorénavant, aucun policier ou soldat syrien n’est visible. La ville est quasi déserte et dans son immeuble, tout le monde a fui. Seul habitant toujours présent : Abd el Meleem. "Des hommes masqués sont arrivés, ils ont toqué à la prote et ils sont rentrés. Ils étaient quatre ou cinq, qu'est-ce que je pouvais faire ?", questionne ce grand-père souriant, qui a été attaqué chez lui. Avant de poursuivre : "Ils ont volé l'aspirateur, le micro-onde, des bobonnes de gaz... C'était la nuit. Je n'ai aucune idée de qui a fait ça".

Au loin des canons tonnent. Par petites touches pourtant, la vie frémit. Dans le fracas d’un groupe électrogène, Houssam, peinture blanche dans les cheveux, remet en état l’épicerie familiale. "On nettoie la suie, on rénove, on peint en blanc pour reprendre le travail... On va oublier tout le passé pour reprendre une nouvelle vie. Tout ceux que nous rencontrons conspuent désormais les rebelles syriens. Impossible de jauger leur sincérité dans ce quartier repris par Bachar al Assad. Collé à un brasero un homme confie pourtant son amertume : "Je suis désolé que nous ayons détruit le pays de nos propres mains".

La rédaction vous recommande
À écouter aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

Commentaires

Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.

Signaler un commentaire