Écologie : l'éolien en mer, un sujet polémique mais surtout politique
Si les éoliennes posent un problème sur terre, en mer, les polémiques sont tout aussi fortes à chaque nouveau projet qui se met en place.

Les éoliennes en mer sont-elles faites pour faire plaisir aux écologistes comme l’affirment les opposants ? Voilà un sujet épineux et polémique. Si en France les éoliennes terrestres sont un sujet ultrasensible qui occupera les prochaines échéances électorales, l’éolien en mer n’est pas en reste. "Ça abime le paysage, ça fait fuir les poissons", nous dit-on. "Ça produit de l’électricité propre et c’est pourvoyeur d’emplois", nous explique-t-on. À votre avis, quelle phrase correspond aux opposants et quelle phrase correspond au gouvernement ?
Déjà il faut savoir que la France est très en retard concernant l’éolien en mer. Dans les années 90, on imaginait déjà un parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Tout a été annulé. Puis en 2011, c’est acté, les projets sont lancés. En 2022, un premier ensemble de 80 éoliennes posées au large de Saint-Nazaire devraient fournir 1/5e de l’électricité de la Loire-Atlantique.
En Allemagne et en Grande-Bretagne ou au Danemark c’est déjà le cas depuis de nombreuses années. En France, les éoliennes en mer connaissent le même sort que les terrestres. Chaque projet est systématiquement attaqué en justice et des recours retardent les chantiers. L’idée de développer les éoliennes en mer n’est pas une lubie. Cela doit nous permettre d’atteindre l’objectif de 40% d’électricité renouvelable à l’horizon 2030, fixé par la loi de transition énergétique pour la croissance verte, adoptée en 2015.
Quel impact pour la biodiversité marine ?
L'une des critiques récurrentes est que les éoliennes en mer seraient mauvaises pour la faune marine. C’est vrai, au moment des travaux, ça perturbe les poissons et ça peut empêcher des pêcheurs d’exercer leur métier. Par la suite, c’est à relativiser. Il y a plus de 5.000 éoliennes en mer en Europe, et aucun effondrement de biodiversité n’a été constaté dans leurs environs. On voit même quelques fois se créer des réserves, du fait de la limite d’activités alentour, notamment au Danemark.
Est-ce réellement efficace ?
Même si les façades maritimes françaises sont moins fortement ventées que dans le nord de l’Europe, le 8 octobre dernier a été annoncé que 100% des foyers britanniques seraient alimentés grâce à l’énergie éolienne offshore d’ici 2030.
En France,
on en est très loin. Puisque pour l'instant il va y avoir six parcs en mer à
Dieppe, Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc, Saint-Nazaire et Dunkerque. Le
projet global est de construire en 5 ans, de 2015 à 2020, 1.200 éoliennes en
mer, ce qui devrait nécessiter 2 milliards par projet. En termes de puissance, c'est
l'équivalent de 2 centrales nucléaires, expliquait Nicolas Hulot alors ministre en
2018.
Les éoliennes enjeu politique entre droite et gauche notamment en Bretagne où la droite parle de projet funeste concernant les éoliennes offshore à Saint-Brieuc. À la base, 2.000 emplois devraient être créés. Ce sera 1.000. De plus en plus présentes, les éoliennes ne sont pas que des moulins. Elles sont là pour fabriquer de l'énergie propre. C'est devenu un sujet politique qui ventile…