Véhicules électriques : le recyclage des batteries est désormais obligatoire en Europe

Les batteries usagées des vélos, trottinettes ou voitures électriques ont désormais un avenir assuré. À partir de ce lundi 18 août, les fabricants et vendeurs de ce type de batterie ont l'obligation de financer leur collecte et leur recyclage. Il s’agit de la REP : responsabilité élargie du producteur.

C'est un nouveau règlement qui entre en application dans tous les pays de l'Union européenne en même temps. Le responsable doit informer le consommateur de la composition de la batterie et respecter les normes européennes, mais il doit donc aussi s'assurer qu'en fin de vie, elle sera recyclée.

Jusqu'à présent, cette obligation de collecte et de recyclage ne valait que pour les piles et les petites batteries portables, celles des téléphones, ordinateurs et appareils électroniques. Désormais, le recyclage est obligatoire pour les batteries de transport, de vélos, de trottinettes, mais aussi les batteries de voitures électriques ou hybrides, les batteries utilisées dans l'industrie et celles qui servent au démarrage et à l'éclairage dans les véhicules techniques.

Soit les fabricants organisent leur propre filière de recyclage, soit les producteurs, importateurs ou distributeurs de batteries choisissent l'option "je finance un éco-organisme qui, lui, va gérer la collecte, le tri et le recyclage". Ils payent donc une contribution pour faire tourner la filière. Le gouvernement vient de publier au Journal officiel les agréments pour trois éco-organismes en France qui auront ce nouveau travail à faire : Ecosystem, Batribox et Recycler mon Véhicule.

Un enjeu de souveraineté

À lire aussi

douanes

Droits de douane : comment l’Europe tente de résister à la "tempête tarifaire" de Donald Trump

C’est une mesure aussi bien écologique qu’économique. D'une part, cela permet de protéger l'environnement des composés dangereux qui se trouvent à l'intérieur des batteries, comme le plomb. D'autre part, de récupérer, valoriser, réemployer les métaux stratégiques, le nickel, le zinc, le fer, le lithium, le cuivre.

Ainsi, les pays européens n’auront pas besoin d'aller en extraire hors des frontières, là où l'approvisionnement peut être compliqué, tendu, coûteux. C'est un enjeu de souveraineté nationale et européenne. Ils vont également pouvoir récupérer par exemple du manganèse ou du cobalt.

La réglementation européenne prévoit que 25% des métaux critiques devront être issus de matières recyclées d'ici à 2030. Tous ces métaux serviront à nouveau pour produire des batteries, des cellules de panneaux photovoltaïques et puis aussi beaucoup d'autres objets de la vie quotidienne. Aujourd'hui, la collecte des piles permet en France de récupérer 5.000 tonnes de métaux par an.

De quoi créer des emplois ?

C’est également une source de nouveaux emplois. Notamment dans les usines spécifiques de recyclage de batteries automobiles. Fin juin, la start-up Battri a inauguré la sienne dans le Pas-de-Calais, à Saint-Laurent-Blangy. Une autre start-up, Mecaware, prévoit de s'installer à Béthune d'ici deux ans. Le groupe de traitement des déchets de Richebourg a un projet dans le Val-d'Oise en partenariat avec le fabricant coréen de batteries LG. Ecosystem travaille par exemple aujourd'hui avec 13 centres de tri et de recyclage en France, donc il en faudra d'autres ou augmenter les capacités de ceux-là.

Alors, pour que cette économie circulaire et vertueuse se mette en place, chacun d'entre nous a aussi un rôle à jouer. Et nous avons une grosse marge de progression. Actuellement, un peu plus de la moitié seulement des piles et petites batteries mises sur le marché en France sont récupérées quand elles sont usagées, les autres dorment dans les tiroirs ou sont jetées aux ordures ménagères et détruites.