Incendie mortel à Reims : un pompier d’Angers alerte sur les dangers des batteries au lithium

Il y a un an, Sébastien Delaveau, pompier d’Angers et syndicaliste, avait interpellé Gérald Darmanin, alors ministre de l'Intérieur, en l’alertant sur les dangers et les problématiques des incendies créés par les batteries au lithium. Après le drame survenu à Reims, dans la nuit du jeudi 5 au vendredi 6 juin, à cause de l’incendie d’une trottinette électrique, il était invité au micro de RTL pour revenir sur les causes d’un tel accident, ce samedi 7 juin.

D’après lui, la surchauffe et l'emballement peuvent être à la base d’un incendie, en créant une réaction chimique exponentielle et incontrôlable. "C'est pour ça qu'il faudrait que personne ne mette des appareils en charge sans les surveiller, ne pas les mettre dans des endroits à côté de choses inflammables et surtout pas à l'entrée d'un appartement, puisque ça veut dire que ça condamne la sortie si jamais il y a un incendie", explique-t-il.

Immerger un véhicule pendant plus de 24 heures

Sébastien Delaveau déconseille "les multiprises, avec tous les appareils en charge, même quand ce n'est pas des batteries au lithium". Les pompiers ont beaucoup de mal à éteindre les incendies causés par les batteries, petites pour les trottinettes, et grosses pour les voitures. 

Il raconte ainsi une intervention récente : "Dans le Finistère, il a fallu immerger pendant plus de 24 heures un véhicule pour réussir à éteindre le feu. Parce que la particularité des cellules, quand il y a un emballement, c'est que même dans l'eau, la combustion va continuer. Ça pose d'énormes problèmes. Vous imaginez bien quand c'est dans un appartement avec des objets à proximité, qui eux-mêmes vont servir de combustible, ça amène des feux extrêmement violents."

Il y a, en moyenne, quatre objets par personne avec des batteries au lithium. "Le Canada a mis un suivi du nombre de feux impliquant des batteries. Aujourd'hui, en France, on n'a pas fait ça, il n'y a pas non plus de réglementation pour les industriels. C'est très tard pour le faire parce que les industriels ont déjà des habitudes", regrette le pompier. Ainsi, ce dernier conseille de ne pas soumettre ses appareils, notamment les téléphones, à des surchauffes ou à sortir au plus vite la trottinette, en s’assurant que ce n’est un danger pour personne, en cas d’incendie.