2 min de lecture
Un vaccin contre la maladie du coronavirus (illustration)
Crédit : JOEL SAGET / AFP
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L'Europe a approuvé mercredi 6
janvier le vaccin contre le coronavirus de la société Moderna. Le second à être
autorisé chez nous, avec celui de BioNtech. Dans les deux cas, ce sont des
vaccins qui utilisent une technique révolutionnaire qui semble très efficace : celle
de l'ARN Messager. Dans les deux cas, le produit provient de sociétés inconnues
jusque-là. Des start-ups. Le troisième vaccin, qui devrait être homologué, est
lui aussi le fruit de scientifiques qui travaillent hors des grandes
multinationales pharmaceutiques. Ils viennent de l'université britannique
d'Oxford. En fait, pour les trois vaccins les plus avancés contre le
coronavirus, "Big Pharma" se fait mettre une raclée par les start-ups
: 3-0.
Mais qui sont ces nouvelles
sociétés ? BioNtech est a été créée par deux universitaires de haut vol à
Mayence, en Allemagne, deux immigrés turcs, brillants scientifiques. Ils ont
utilisé la découverte d'une biochimiste hongroise et ont réussi à convaincre
des investisseurs, notamment deux jumeaux milliardaires allemands, les
Strungman, qui sont aujourd'hui les plus gros actionnaires de l'entreprise.
Moderna est américaine, dirigée
par un Français, elle a été créée en 2010 par des scientifiques du MIT et de
Harvard, dans la région de Boston. Elle travaille depuis le début sur le fameux
ARN Messager. Parmi ses actionnaires, il y a les fondateurs, les grands
investisseurs comme Fidelity et Black Rock, ainsi que des fonds de
capital-risque, qui ont misé sur le projet.
Comment se fait-il qu'ils aient
été plus efficaces que les grandes entreprises, qui disposent de moyens
considérables ? La vitesse de réaction et la capacité à mobiliser une équipe
beaucoup plus restreinte que celle des géants. La culture du pari aussi, que
n'ont plus les grandes entreprises, qui ont des frais fixes très importants et
veulent limiter les risques.
Dès les premières informations
signalant une forme de pneumonie atypique en Chine, l'hiver dernier, Sahin, le
patron de BioNtech, travaille jour et nuit pour adapter la technique à cette
nouvelle maladie. Chez Moderna, on reçoit la séquence génétique du virus faite
par la Chine le 11 janvier, et le 13, deux jours après, la matrice du vaccin
est prête sur ordinateur grâce aux travaux réalisés les années précédentes. Il
ne faut pas oublier que pour ces deux réussites qui vont rendre leurs
fondateurs milliardaires, il y a 100, 200 échecs, où le capital est englouti
parce que ce sont des impasses.
Les grands groupes pharmaceutiques,
comme le Français Sanofi, restent malgré tout indispensables. Ils ont une
expertise irremplaçable pour la production, la logistique et le marketing des
médicaments. La meilleure preuve, c'est que BioNtech s'est associée au géant
américain Pfizer pour industrialiser et commercialiser son produit, et que
l'université d'Oxford a fait de même avec l'anglo-suédois Astra-Zenecca.
Les médicaments du futur, ceux de
la biotechnologie, associeront probablement des start-ups, tête de pont de
l'innovation, et l'infanterie de "Big Pharma". Toute la question,
pour l'Europe et la France en particulier, c'est de créer l'écosystème qui
permette l'éclosion de ces start-ups. Avec des financements privés, qui
manquent aujourd'hui en France, et publics. L'argent public, nord-américain
notamment, a en effet été déterminant dans le succès de ces vaccins
révolutionnaires, même pour celui qui a été conçu en Europe.
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