La marque Cabanon ne vous dit peut-être rien, elle est plus connue à l'étranger qu'en France. Et pourtant, depuis 61 ans, c'est bien à Paris, puis à Bailleul, dans le Nord et enfin à Dunkerque, que cette entreprise fabrique des tentes de camping françaises. Il n'y a que là que vous trouverez encore des tentes "made in France", même si c'est un Belge, Pierre Cerulus, qui a repris l'affaire il y a sept ans.
"Moi, j'ai travaillé dans des multinationales, raconte le chef d'entreprise. J'ai fait beaucoup d'international et beaucoup d'industries et je souhaitais depuis toujours me trouver une entreprise qui avait un savoir faire et qu'on pouvait internationaliser. Donc oui, je faisais du camping un peu comme tout le monde, mais je n'étais pas un dingue de camping. Et donc, j'ai trouvé ça chez Cabanon. Un savoir-faire qui était unique. Et comme je le dis souvent, un artisanat industrialisé avec un fort potentiel pour le développement international."
On ne sera jamais les moins chers et on n'essaye pas de l'être
Pierre Cerulus, patron de Cabanon
Cabanon c'est 4.000 tentes made in France, les dernières du genre, produites chaque année par 54 salariés à 70% pour l'exportation. Des Canadiennes, des tipis, des dômes, des lodges en toile ou encore des tentes scouts, en général couleur beige gazelle... Elles sont plus chères que dans la grande distribution, mais Pierre Cerulus assume : "On ne sera jamais les moins chers et on n'essaye pas de l'être. Il faut se concentrer sur les gens qui veulent mettre la différence de prix."
Il poursuit : "On voit par exemple qu'on a quand même beaucoup de gens qui
viennent chez nous en disant 'On a acheté chinois. Mais bon, on en revient
parce que finalement, c'est pas cher, mais après deux ans ou un an, c'est
fichu' et ils viennent chez nous. Et on se rend compte qu'il y a des gens qui
ont les tentes de leurs grands parents. Et donc, j'ai vu l'année passée des
tentes qui avaient quasi 50 ans et qui sont toujours en ordre de marche."
Cabanon, c'est l'équivalent de Rolls-Royce dans le monde du camping,
disent ceux qui l'ont essayé. Pour faire la différence, comparé à la toile
chinoise, il faut s'appliquer et penser à tout. "Un des grands problèmes de la tente, c'est la condensation,
c'est à dire le fait que votre transpiration vous retombe sur le nez parce que
vous avez des tissus qui respirent pas. Donc nous toutes nos tentes sont
respirantes. Donc, pas de condensation. L'étanchéité, la tenue dans les
conditions météorologiques difficiles. Vous avez l'habitabilité. Donc, on
travaille beaucoup sur l'espace qu'on donne aux campeurs. Et puis, on choisit
des matériaux de qualité aussi."
En s'appuyant sur la tradition industrielle du Nord dans le textile,
pour la toile et les tissus, dans la métallurgie pour l'armature et les
piquets. La plupart des fournisseurs de l'entreprise sont implantés dans un
rayon de 100 kilomètres autour de Dunkerque. Laurence Lemaître, couturière,
chef d'équipe, est fière de travailler chez Cabanon. "Déjà de faire des produits français. Ça, c'est une vraie
fierté et puis garder nos emplois dans la région aussi."
Des emplois qui ne sont pas menacés malgré la crise et la
concurrence chinoise. Pierre Cerulus pense détenir la recette pour résister. "Je pense que c'est de rester dans l'exigence de la qualité, de
ne pas tomber dans le piège de dire 'on va essayer de faire moins cher'. Et pour
cela, de compromettre notre qualité. Je pense que c'est parfois tentant, mais
ça, c'est vraiment le piège (...) Et on voit que les gens sont de plus en plus sensibles au fabriqué
proche de chez soi parce qu'il y a tout l'aspect éco-conception". Avec l'espoir aussi de faire grandir la notoriété de la marque,
encore trop discrète en France.
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