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Tarifs de l'électricité : pourquoi votre facture risque d'augmenter en 2026

Depuis 2011, le tarif de l'électricité dépendait en partie d'un mécanisme de prix régulé, qui obligeait EDF à céder à prix cassé un quart de sa production nucléaire à ses concurrents. À partir du 1er janvier 2026, EDF pourra vendre plus librement son électricité sur les marchés. Dans un rapport, deux députés dénoncent un manque de protection du consommateur.

Une facture d'électricité (illustration).

Crédit : PHILIPPE HUGUEN / AFP

Jérémy Billault & AFP

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Vers une augmentation significative de votre facture d'électricité en 2026 ? Après une légère baisse au début de l'année 2025, la fin du bouclier tarifaire mis en place depuis le début de la guerre en Ukraine, combinée à l'arrêt d'un autre dispositif datant de 2011, pourrait être à l'origine d'une mauvaise surprise pour les foyers français dès le mois de janvier prochain.

Le 31 décembre 2025 marquera la fin de l'Accès régulé à l'électricité nucléaire historique (ARENH) mis en place en 2011, qui obligeait EDF à céder une partie de sa production nucléaire annuelle à des industriels très énergivores et, surtout, à ses concurrents fournisseurs alternatifs à un prix bradé pour répondre aux exigences européennes en matière de concurrence, éviter d'être en situation de position dominante selon l'UE.

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Autrement dit, comme le précise la Commission de régulation de l'énergie sur son site internet, à partir du 1ᵉʳ janvier 2026, "les fournisseurs d’électricité s’approvisionneront intégralement sur les marchés ou avec leurs propres moyens de production".

Les consommateurs exposés aux aléas des prix du marché

À l'Assemblée, une mission d’information sur le prix de l’électricité, la compétitivité des entreprises et l’action de l’État a été lancée en avril dernier à l'Assemblée afin d'analyser l'efficacité des différents dispositifs destinés à succéder à l'ARENH, issus d’un accord conclu entre l’État et EDF en novembre 2023. Dans leur rapport, quelques mois plus tard, le 9 octobre, les députés Philippe Bolo (MoDem) et Maxime Laisney (LFI) ont pointé l'insuffisance des mesures retenues par l'État et EDF pour contenir les factures d'électricité qui, craignent-ils, pourraient connaître une nette augmentation.

Selon le rapport, la nouvelle réforme de la tarification de l'électricité qui entre en vigueur le 1er janvier 2026 ne protège "pas suffisamment" les consommateurs face aux aléas des prix sur les marchés. Parmi les mesures pointées par les députés, un mécanisme appelé versement nucléaire universel (VNU), qui "combine logique de marché et encadrement des prix". 

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Concrètement, EDF pourra désormais vendre librement l'ensemble de sa production nucléaire de gré à gré, en fonction des prix de marchés. Mais pour compenser cette augmentation significative des tarifs de l'électricité, les revenus d'EDF seront taxés "au-delà de certains seuils" pour être redistribués sous forme de réductions de prix appliquée directement sur la facture du consommateur, particuliers comme entreprises. 

Selon les co-rapporteurs, ce versement nucléaire universel (VNU) repose sur des seuils "à la main du gouvernement" et sont placés trop "hauts" pour protéger les consommateurs des yo-yos du marché. "C'est un parapluie placé trop haut et percé de toutes parts", a résumé le député Maxime Laisney lors de la présentation du rapport.

Comment permettre à EDF de dégager des revenus pour financer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, dont le chiffrage et les modalités de financement ne sont toujours pas précisément connus, tout en cherchant à protéger les consommateurs ?

Philippe Bolo (MoDem) et Maxime Laisney (LFI) dans leur rapport

L'objectif de la réforme et de la fin de l'ARENH était en effet de permettre à EDF de dégager des bénéfices pour financer son besoin d'investissement - environ 25 milliards d'euros par an, puisqu'à l'inverse, aucun filet de sécurité - donc de prix plancher - n'a été prévu pour le groupe en cas d'effondrement des cours sur les marchés.

Si bien, préviennent les députés, que "la conciliation des différents objectifs de la réforme s'annonce (...) délicate : comment permettre à EDF de dégager des revenus pour financer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, dont le chiffrage et les modalités de financement ne sont toujours pas précisément connus, tout en cherchant à protéger les consommateurs ?"

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Dès le mois de février dernier, l'association de consommateurs, UFC-Que Choisir, faisait part de ses craintes quant à une augmentation significative pour les consommateurs, évoquant une hausse de 250 euros par an pour un foyer à la consommation standard, chiffre contesté par Bercy à l'époque. Tout dépendra, et c'est ce que dénoncent les députés, des variations du prix de l'électricité dans toute l'Europe. "Les premiers éléments de bilan de cette réforme montrent que celle-ci a pour conséquence d'exposer davantage les consommateurs au marché", souligne le rapport.

Un amendement adopté en commission des Finances

Le 22 octobre dernier, les députés ont adopté en commission des Finances un amendement déposé par LFI, via le député Maxime Laisney et soutenu par le RN, visant à encadrer les prix de l'électricité en supprimant notamment ce versement nucléaire universel. 

"La redistribution aux consommateurs des sur-revenus d'EDF est très incertaine et impossible à anticiper", selon l'amendement, qui reprend certaines recommandations du rapport du 9 octobre, critiquant des seuils de taxation favorables à l'électricien. Si cet amendement est aussi adopté en séance, ce mécanisme de redistribution serait supprimé.

À la place, LFI propose un système pour capter les revenus des producteurs d'électricité au-delà d'une marge fixée à 3,5% pour chaque centrale de production. L'amendement propose aussi de réviser "le mode de calcul des tarifs réglementés de vente d'électricité" afin qu'ils reflètent les coûts de production du système électrique, "et non pas les prix de marché". Ses auteurs plaident aussi pour le rétablissement des tarifs réglementés du gaz, remplacés en juin 2023 par un prix "repère", jugé moins protecteur par les associations de consommateurs.

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