Un incident a eu lieu dans la centrale nucléaire de Taishan, mais sait-on ce qui se passe vraiment ? Des fissures auraient visiblement libéré des gaz rares dans le circuit de refroidissement de la centrale construite avec les Français. S'il n'est pas banal, cet incident ne semble pas présenter de gravité. Même sans conséquences pour l'environnement, il nécessitera une surveillance particulière.
Le problème est que cela s'est produit en Chine, pays qui peut délibérément mentir lorsqu’un sujet le gêne. L'Empire du milieu refuse notamment de faire la lumière sur le démarrage de l’épidémie de coronavirus, alors que la communauté internationale la presse de fournir les informations permettant d’écarter l’hypothèse d’une contamination accidentelle dans le fameux laboratoire P4 de Wuhan. La méfiance s’installe alors, entretenue par les Américains, en pointe pour ferrailler avec Pékin.
C’est également un nuage de plus sur la filière nucléaire française des EPR, les réacteurs de nouvelle génération, dont Taishan est le seul exemplaire qui marche. Ces derniers devraient, à terme, remplacer les dizaines de réacteurs français en service. L'affaire a cependant mal commencé avec un contrat en Finlande, Okiluto, qui a coûté des milliards de plus que prévu. L’achèvement était prévu pour 2009, on n’y est toujours pas.
À Flamanville, en France, autre prototype, autre fiasco, avec retards et surcoûts incessants. En partie à cause des normes de sécurité, de plus en plus strictes, qui exigent de véritables performances technologiques que la filière française ne parvient pas toujours à réaliser, notamment en matière de soudure. Initialement prévu pour 2012, il devrait finalement être mis en service en 2023.
Au Royaume-Uni, à Hinkley Point, un gigantesque projet dans lequel EDF est très engagé a lui aussi pris du retard et coûtera plusieurs milliards de plus. Pour faire bonne mesure, il faut aussi rappeler le désastre d’Areva, l’industriel qui a été démantelé, restructuré et en partie récupéré par EDF après une faillite qui a coûté des milliards d'euros aux contribuables français.
Récemment, le nucléaire a pris un autre coup, à Bruxelles. La Commission a en effet refusé de considérer cette technologie comme parfaitement propre et durable, contrairement au solaire ou aux éoliennes, alors que le nucléaire n’émet pas de carbone. Un nouveau rapport va être établi par des experts d’ici cet été, afin d’évaluer précisément l’impact environnemental de la technologie. L’enjeu est important, car si le nucléaire n’obtient pas ce label, il sera plus difficile à financer.
EDF est également en passe d’être réformé, justement pour isoler l’exploitant nucléaire des autres activités et en faire une société publique française. Le projet de scission est cependant ensablé dans les méandres technocratiques de la direction de la concurrence à Bruxelles, qui demande d’innombrables contreparties absurdes.
Emmanuel Macron a toujours dit : la décision sur le renouvellement du parc de centrales françaises sera prise quand Flamanville sera en service. Cette thématique constituera l’un des grands sujets du prochain quinquennat, à condition que, d’ici là, les artisans du nucléaire français aient dissipé les doutes sur la technologie, sur sa rentabilité, sur son impact environnemental, et sur la capacité d’EDF à piloter tout cela dans une structure rénovée.
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