C'est une annonce qui n'a pas manqué de susciter les réactions. Le groupe Sanofi, en retard dans sa course mondiale au vaccin contre le coronavirus, supprimera 400 postes dans la branche recherche et développement de son secteur pharmaceutique, rapportent les syndicats sur France Inter. Ces derniers jugent ces suppressions d'emplois "inquiétantes".
"Les propos même du directeur général étaient formels : 400 suppressions de postes dans la R&D pharmaceutique en France, ce n'est pas acceptable", déplore Thierry Bodin, délégué CGT-Sanofi. "Les pertes d'expertises qu'on a eues ces dernières années on les paie cash", a-t-il ajouté.
Le nouveau patron de Sanofi arrivé en septembre 2019, Paul Hudson, avait d'ores et déjà prévenu que les priorités de l'entreprise allaient être revues. Un plan de réorganisation a été ainsi annoncé en juin et prévoyait 1.700 postes supprimés en Europe dont 1.000 en France. Des suppressions sous la forme de plans de départ, détaille le Parisien, et qui concernent "toutes les entités" du groupe, sauf les Vaccins Pasteur (Marcy – Val-de-Reuil) et Genzyme Polyclonal (Lyon).
Dès cet été, les syndicats avaient dénoncé un plan "inacceptable" : ils sont particulièrement choqués par l'ampleur de cette stratégie de relance. "On concentre tout en fonction des besoins du moment. Là, c'est le vaccin, tant pis pour le reste", juge une syndicaliste auprès de nos confrères de France Inter.
Les syndicats estiment que Sanofi entend concentrer ses recherches "sur les médicaments comme les vaccins", au détriment des autres traitements, "dont certaines molécules ne sont plus vraiment rentables". L'été dernier, le groupe pharmaceutique a lancé 610 millions d'euros d'investissements dans la région lyonnaise "pour faire de la France son pôle d'excellence mondial dans la recherche et la production de vaccins". La CFDT dénonce ici une stratégie commerciale qui va à l'encontre de la "sécurité sanitaire".
"Sanofi vend ou arrête 200 de ces 300 molécules plus anciennes qui ont le moins de valeur ajoutée : où est passée la sécurité sanitaire tant vantée par la Direction au président Macron, lors de sa visite sur le site lyonnais ?", s'interroge le syndicat.
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