Salon de l'agriculture : pourquoi il est faux de dire que les animaux partent directement à l’abattoir après

Retour sur une polémique lancée par le directeur adjoint et porte-parole de la Fondation Brigitte-Bardot. Il s’appelle Christophe Marie et dans un tweet, il a écrit : "Après 10 jours passés dans le bruit et beuveries du salon de l'agriculture, les animaux seront chargés dimanche dans les bétaillères, direction l'abattoir".

Non, les animaux n’ont pas été chargés à la fin du salon dans des bétaillères direction l’abattoir, après 10 jours passés dans le bruit et beuveries du salon. On peut comprendre que ça soit une façon d’attirer les regards sur la cause animale (une cause respectable évidemment), mais la cause ne justifie pas de raconter n’importe quoi. 

On peut admettre que pour les animaux ça soit stressant 10 jours de salon. Sur ça, chacun peut avoir un avis et des arguments. C’est vrai que quand le cortège d’un politique de premier plan déboule avec sa nuée de photographes et de caméramans, il y a moyen de troubler le calme d’une vache qui rumine. Mais de là à raconter que dès aujourd’hui tous les animaux seraient déjà à l’abattoir, non.

Le salon de l'agriculture est un lieu de concours

Imaginez un éleveur qui a présenté au salon la plus belle laitière de son élevage. Car n’oubliez pas que le salon c’est un lieu de concours. Donc l’éleveur a conduit au salon sa championne et dès le salon terminé il va la vendre pour en faire du steak haché alors que c’est une championne de production de lait ?

En fait, il faut comprendre que beaucoup d’animaux sont présentés (c’est valable pour les vaches laitières comme les vaches à viande ou les moutons ou les cochons), ils sont présentés dans une logique de génétique. Parce que ce sont les meilleures lignées et qu’il faut d’abord que ces animaux se reproduisent.

Parce qu’elle est leur valeur marchande : dans leur génétique ! Pas dans leur viande.

Aucun animal ne finit à l’abattoir ?

Si bien sûr. Mais une minorité. Certains bœufs par exemple sont venus pour être vendus et se retrouveront dans votre supermarché ou dans votre boucherie dans quelques jours. Mais j’allais dire comme tous les animaux d’élevage, qu’ils soient ou non passés par le salon de l’agriculture.

Et, là, pour le coup, chacun est libre d’avoir un avis. De manger ou non de la viande. Et même de défendre la cause animale pour limiter la souffrance. Mais ça ne justifie pas de raconter n’importe quoi. Et ce tweet, je l’affirme, c’était bien du grand n’importe quoi.