À la veille de la nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le mardi 31 janvier 2023, RTL fait le point sur l’état des forces. La mobilisation sera-t-elle aussi forte que le 19 janvier dernier ? Première certitude : les syndicats espèrent faire mieux encore, plus de 2 millions de personnes dans la rue selon leurs estimations (1,2 selon les ministère de l'Intérieur).
Une intersyndicale au grand complet, unie sur cette même ligne : mobiliser massivement pour obtenir le retrait de la réforme. Depuis le 19, ils ont tracté, organisé des réunions, des retraites aux flambeaux à travers tout le pays... Les leaders syndicaux côte à côte devant l'Assemblée nationale mercredi dernier... Philippe Martinez pour la CGT expliquait : "Nous avons appelé à multiplier les actions et initiatives partout sur le territoire, dans les entreprises et les services, dans les lieux d'étude. Y compris par la grève !"
Deuxième certitude : ça va être très compliqué dans les transports. Le ministre Clément Beaune l'a dit lui-même au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. "Ça va être une journée très difficile dans les transports publics. Je ne vais pas le cacher aux Français donc je le redis comme pour le 19 janvier, celles et eux qui peuvent s'organiser pour du télétravail ou reporter un déplacement, c'est mieux. Il y aura des perturbations fortes", insistait-il.
Les prévisions se sont affinées dans la journée ce 30 janvier. Selon la RATP, beaucoup de trains et de métros seront supprimés : 10 lignes ne seront ouvertes qu'aux heures de pointe avec des variations et 1 ligne - la 3bis - sera totalement fermée. Quant aux lignes automatiques, elles fonctionneront à l'exception de certaines stations. À partir de 19h, ce soir, à la SNCF : 1 TGV sur 3 en moyenne en circulation, 2 Ouigo sur 5, 2 TER sur 10, et quasiment pas de grandes lignes/Intercités.
En Île-de-France : peu de RER sur les lignes A et B - 1 train sur 3 - et très peu sur les lignes C, D et E - 1 sur 10. Et les transports en commun perturbés dans beaucoup d'autres villes, attention aussi aux transports scolaires localement.
Même chose dans d'autres grandes villes : à Nice, tous les trams seront à l’arrêt et les bus très perturbés, à Lille, les tramways seront au ralenti et les bus également perturbés tout comme à Douai et à Lens. À Marseille, la ligne 1 du métro ne circulera pas.
Les enseignants sont très remontés. Il y a la question des retraites, mais aussi celle des salaires... Ils étaient déjà nombreux en grève le 19 janvier. Le 31, il y aura des classes et des écoles fermées, parfois pas de cantine, pas de garderie... Les parents sont ou seront prévenus. Même les syndicats de l'enseignement catholique appellent à la grève, c'est rare.
Il va y avoir des assemblées générales (AG) dans les universités le 30 janvier et les mouvements lycéens veulent bloquer des établissements le 31 janvier au matin. Le syndicat principal des écoles primaires annonce 50% des enseignants des maternelles et primaires grévistes, contre 70% lors de la dernière mobilisation.
On sait aussi le secteur de l'énergie mobilisé. Électriciens, gaziers, raffineries, centrales,
les ports avec les dockers et puis les agents de la fonction publique avec des mairies et des agences postales fermées.
Fait nouveau : la mobilisation pourrait être plus forte dans le privé. C'était déjà visible le 19 janvier et surprenant, reconnait Amar Lagha secrétaire général de la fédération CGT Commerce et services : "L'exemple des salons de coiffure qui ont fermé, c'est la première fois, note-t-il. Les magasins baissent le rideau, les assistantes maternelles, ça va être compliqué pour elles. Elles étaient à la manif'. La grande distribution, la restauration rapide, l'hôtellerie... Honnêtement, ça monte fort." Le combat pour les retraites succède, dans le privé, à celui pour les salaires.
Le 19 janvier, on a été très frappé par la mobilisation dans un certain nombre de villes moyenne qui ont peu l’habitude de manifester. Les syndicats pensent déjà à la suite. Ils se réuniront d’ailleurs dès demain soir au siège de FO... Il y aura d'autres mobilisations, c'est inévitable...
On sait déjà que SUD-Rail et la CGT Cheminot envisagent deux jours de grève mardi 7 et mercredi 8 février et menacent ensuite d'une grève reconductible... Chez les enseignants, on plaide pour de grandes manifestations le samedi - pour éviter de perdre trop de salaire en faisant grève et ça permettrait d'associer les parents au mouvement pour gonfler encore les cortèges.