Consommation : pourquoi ne voyons-nous (toujours) pas la baisse des prix en faisant nos courses ?
Olivier Dauvers explique pourquoi la baisse des prix, qui a lieu depuis neuf mois dans les grandes surfaces, n'est pas perceptible pour les consommateurs.
Les prix de vos courses sont en baisse. Oui, les prix de vos produits du quotidien, ceux qui vous achetez en hypermarchés ou en supermarchés sont en baisse. Et ça fait plusieurs mois que ça dure. Quand vous comparez le prix d’un produit en mai par rapport à ce qu’il était le mois d’avant, en avril, et qu’il est moins cher, c’est bien qu’il y a une baisse.
Quand, sur des milliers de produits, vous avez en moyenne une baisse, même légère, c’est difficile à contester, au moins d’un point de vue mathématique. Figurez-vous que ça fait neuf mois que ça dure, depuis septembre.
Pourtant, les consommateurs ne s’en rendent pas compte et n'ont pas le sentiment d’une baisse des prix. D’abord, parce que cette baisse est très modeste. Depuis septembre, elle oscille entre -0,2% et -0,6% selon les calculs de l’institut d’études Circana, un institut d’études indépendant. Cela représente quelques centimes par-ci par-là, ce qui n'est pas perceptible.
L'inflation plus visible que la déflation
Quand les prix flambaient, tout le monde le voyait, parce que le prix des pâtes qui double, forcément, c'est très visible. L'autre raison, c'est que nous ne comparons pas tous les produits en achetant exactement les mêmes produits à chaque fois.
Notre perception de l’évolution des prix est davantage dictée par le montant total de notre panier en caisses, qui varie d’une fois sur l’autre. Et puis, soyons totalement honnêtes et faisons un peu de psychologie de comptoir. Nous adorons nous plaindre des prix, nous plaindre tout court d’ailleurs.
Nous avons naturellement davantage de capacité à voir l’inflation que la déflation. Ou les trains qui arrivent en retard plutôt qu'à l'heure. Ça doit s’appeler la nature humaine, mais ça, c'est un autre sujet !
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