Dans son dernier rapport, Pôle Emploi prévoit 2,7 millions de projets d'embauches cette année. C'est le signe que l'année 2020 a été un accident et que les fondamentaux qui existaient avant sont toujours là. Les bons comme les mauvais. Les bons : il y a un marché de l'emploi dynamique. Les mauvais : les patrons ont toujours du mal à trouver la main-d'œuvre qu'ils souhaitent (45% renoncent à leurs projets)... Autrement dit on a des chômeurs d'un côté qui ne sont pas formés pour les métiers qu'on recherche.
L'épidémie a un peu changé les profils et les métiers en tension. On sent que c'est l'économie déconfinée qui se réveille et sans doute de façon plus sensible encore après le confinement et la séquence sanitaire qu'on vient de vivre. Premiers métiers recherchés : les soins à la personne avec 1 million de projets de recrutement, plus d'un tiers des créations de postes. Second secteur : le BTP qui continue à rechercher de la main-d'œuvre depuis 2015.
On recherche aussi des saisonniers dans le secteur agricole et surtout dans la restauration. c'est l'un des motifs d'inquiétude des professionnels à quelques jours des réouvertures : avoir les terrasses dehors mais pas les serveurs qui ne reviendraient pas. En revanche - et ça remet un peu en perspective le discours sur la relocalisation et la réindustrialisation de la France tenu par le gouvernement - on voit que les secteurs les moins dynamiques dans la recherche d'emploi sont l'industrie, la métallurgie et l'électronique.
Contrairement à d'habitude, ce n'est pas la région parisienne qui en profite
Martial You
Contrairement à d'habitude, ce n'est pas la région parisienne qui en profite. Et ça, c'est peut-être le signe qu'on a commencé à décentraliser notre économie... C'est sans doute aussi le signe que les emplois qui sont recherchés sont des postes non délocalisables. Il y a aussi un thalassotropisme comme il y avait un héliotropisme avant : on veut vivre près de la mer.
Les projets d'embauches en Île-de-France et en Auvergne Rhône-Alpes (qui étaient les régions les plus dynamiques jusqu'ici) sont en baisse de 3% et on voit des progressions de 15% des recherches en Aquitaine, +10,7% en Pays de la Loire ou +5,6% en Bretagne. On parle de 30.000 projets de recrutement de plus qu'en 2019 : c'est beaucoup car cela correspond à 10% des emplois créés dans le privé chaque année.