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"Les cartes Pokémon se revendent 2 à 3 fois plus chers" : face à la concurrence déloyale, le marché du jouet résiste

Alors que le secteur du jouet affiche une croissance de plus de 5% cette année, les fêtes de fin d’année révèlent aussi leurs dérives. Contrefaçons, jouets non conformes et flambée des prix liée aux scalpers, Franck Mathais, porte-parole de Jouets Club a décrypté le marché du jouet au micro de RTL.

Franck Mathais, porte-parole de Jouets Club était l'invité de RTL

Crédit : RTL

"Les cartes Pokémon se revendent 2 à 3 fois plus chers" face à la concurrence déloyale, le marché du jouet se porte bien selon le patron de Jouets Club

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Yasmine Boutaba

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Le marché du jouet se porte bien, mais il fait, constamment, face à un défi : celui des produits contrefaits. Selon les services douaniers, les saisies ont doublé par rapport à 2024. En cause, des jouets vendus sur certaines plateformes asiatiques, souvent non conformes à la réglementation européenne. "C’est une inquiétude pour la sécurité des enfants", a souligné Franck Mathais, porte-parole de Jouets Club, rappelant que les plus jeunes jouent fréquemment seuls. 

Absence de tests, composants de moindre qualité, marquages incomplets : ces produits peuvent présenter des risques sur la "santé et la sécurité", a martelé Franck Mathais au micro de RTL. Tester un jouet conforme coûte entre 10.000 et 20.000 dollars, une dépense que certains fabricants évitent. "Si c’est beaucoup moins cher qu’en magasin, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas", a-t-il prévenu. 

Scalpers : quand les jouets s’arrachent et flambent sur internet

Autre dérive majeure, le phénomène des scalpers, ces acheteurs opportunistes qui raflent les produits les plus demandés pour les revendre sur internet à des prix parfois multipliés par dix. De nombreux parents y ont été confrontés en cherchant le jouet en tête de la liste de Noël de leurs enfants, introuvable en magasin mais affiché à des tarifs exorbitants en ligne.

Les cartes Pokémon sont particulièrement touchées par ces pratiques. "Un phénomène important c'et les scalpers", a reconnu Franck Mathais. Les scalpers sont des adultes ayant pour habitude de vider les rayons par simple appât du gain. Ils achètent tous les stocks possibles, créent la rareté et revendent le tout à prix d'or en ligne. Pour tenter de limiter les abus, Jouets Club a restreint le nombre de paquets vendus par client afin de pouvoir servir l’ensemble de sa clientèle. Malgré ces mesures, certains acheteurs contournent les règles en multipliant les passages dans différents magasins pour alimenter la revente. "Dès lors que l’achat est fait très vite, il va se retrouver sur internet à deux ou trois fois le prix", a constaté le porte-parole.

Face à ces risques, le conseil est clair : privilégier les commerçants français, qu’ils soient physiques ou en ligne. Contrairement aux grandes plateformes étrangères, leur responsabilité est engagée en cas de problème. Dans les enseignes spécialisées, les produits très demandés comme les cartes Pokémon sont vendus directement en caisse, à la demande. "Dans les supermarchés, les cartes sont en milieu d’allée et en deux secondes, tout est pris par quatre ou cinq personnes", a déploré Franck Mathais.

Un marché dynamique porté par les adultes

Malgré ces dérives, le bilan des fêtes reste positif. "Le père Noël a été généreux cette année", a souri Franck Mathais. Le secteur a enregistré une croissance de plus de 5%, largement tirée par les adultes, de plus en plus nombreux à s’offrir des jeux. Les best-sellers ont évolué, avec une forte progression des jeux de société, et un recul des jeux traditionnels comme les poupées, ou les voitures télécommandées. Pour accompagner cette dynamique et les célébrations prolongées dans certaines familles, Jouets Club a décidé de bloquer ses prix jusqu’au 4 janvier.

Enfin, le "Made in France" reste un critère rassurant pour les consommateurs. Seuls 4% des jouets des catalogues français sont fabriqués dans l’Hexagone, mais cette part atteint environ 15% chez Jouets Club, a assuré le directeur. Produits conçus, fabriqués ou assemblés en France, en totalité ou en partie, sont valorisés par les consommateurs. "Quand on dit qu’un produit est Made in France, tout de suite le regard change", a conclu Franck Mathais.

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