Alors que la France connaît une inflation importante, que le pouvoir d'achat des Français ne cesse de se réduire et que la dette continue d'exploser, les trois principaux blocs politiques sont très attendus sur le sujet de la fiscalité et des impôts. Tandis que le premier tour des élections législatives est prévu ce dimanche 30 juin, le Nouveau Front populaire, le Rassemblement national et la majorité présidentielle ont tous donné quelques pistes pour améliorer cette économie morose.
L'une des mesures phares et très commentées de l'alliance de gauche est l'augmentation du SMIC à 1.600 euros net, soit 201,30 euros de plus qu'aujourd'hui. L'augmentation est similaire pour les retraites à taux plein, qui atteindraient également 1.600 euros mensuels. Le point d'indice des fonctionnaires serait revalorisé de 10 % pour atteindre ce seuil symbolique.
Avec la gauche, les salaires seraient indexés sur l'inflation : si elle augmente, les salaires suivraient. Enfin, le Nouveau Front populaire veut un coup de pouce pour la rémunération des alternants, des apprentis et pour les indemnités des stagiaires.
À l'extrême droite, Jordan Bardella et le Rassemblement national proposent un accord avec les patrons pour faciliter les augmentations. "C'est un deal gagnant-gagnant que nous passons avec les chefs d'entreprises. On vous donne l'opportunité d'augmenter de 10 % les salaires dans votre entreprise. Ces 10 % de hausse sont exonérés de cotisation", a-t-il déclaré. "Cela permet, à la fois, de répondre à la nécessité d'augmenter les salaires qui sont, je crois, trop bas dans notre pays, et en même temps de laisser aux entreprises les marges nécessaires pour respirer lorsqu'elles vont mettre en place ces hausses", a expliqué le président du parti.
Autre proposition du parti d'extrême droite : une baisse de la TVA sur des produits énergétiques, comme le gaz, l'électricité ou l'essence.
Pour la majorité présidentielle, qui a rappelé que le salaire minimum a déjà augmenté de 12 % en deux ans, pas de promesse mirobolante. Ce sont les classes moyennes sur lesquelles veut se concentrer le gouvernement. En réformant les cotisations sociales, la majorité veut augmenter les salaires compris entre le SMIC et 2.000 euros par mois.
Gabriel Attal propose aussi une énième version de la prime Macron. "Nous permettrons aux entreprises d'augmenter jusqu'à 10.000 euros par an sans charge ni impôt le montant de la prime de pouvoir d'achat qu'elles ont versés l'an passé à 6 millions de salariés. Nous voulons [aussi] permettre aux entreprises de mensualiser cette prime", a déclaré le Premier ministre, qui a également promis une baisse de 15 % du prix de l'électricité.
Côté fiscalité, Gabriel Attal l'assure : il n'y aura pas de hausse d'impôts. C'est une règle d'or, a-t-il fait savoir. Il propose de supprimer les frais de notaire pour l'achat d'une première résidence dans la limite de 250.000 euros, soit une somme pouvant aller jusqu'à 20.000 euros d'économie.
Le RN, de son côté, propose une suppression pure et simple des impôts pour les moins de 30 ans et les médecins et infirmiers à la retraite qui reprennent une activité. Le parti à la flamme souhaite également remplacer l'impôt sur la fortune immobilière par un impôt "financier". Ici, ce sont les grosses transactions qui sont visées, et non plus le patrimoine accumulé.
De son côté, le Nouveau Front populaire souhaite une refonte complète du barème de l'impôt. Là encore, il s'agit de la mesure la plus radicale. De cinq tranches d'imposition, on passerait à quatorze. Pour être plus clair, tous les Français gagnant moins de 4.000 euros net par mois payeraient un peu moins d'impôts, ce qui concerne 90 % de la population. À l'inverse, les autres payeraient un peu, voir beaucoup plus, et de manière progressive. La tranche maximale d'imposition passerait de 45 à 65 %. Pour rappel, un peu moins d'un Français sur deux est soumis à l'impôt.
C'est une question de justice pour Éric Coqurel, l'un des représentants de l'alliance de gauche et ancien président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale. "Cela permet d'être plus juste. Parce que ce dont on accuse souvent notre fiscalité, à raison, c'est qu'elle est de moins en moins redistributive et juste. D'abord, la part des impôts sur le revenu compte de moins en moins dans la fiscalité, un peu plus de 20 %. Et en plus de ça, il est assez injuste parce que cinq tranches, ça ne permet pas de répartir de manière équitable et égale cet effort fiscal." Mais l'alliance de gauche est contrainte de revoir la grille. Dans le cas contraire, ce qui est donné en plus aux smicards serait repris ensuite par l'administration.
L'autre sujet fiscal qui cristallise les passions est la question des droits de succession. Ici, chacun des trois blocs y va de sa proposition.
La gauche veut plus de progressivité dans l'imposition des successions. Plus l'héritage est important, plus le pourcentage prélevé l'est aussi : jusqu'à 100 % de prélèvement pour les héritages de plus de 12 millions d'euros. Mais cela ne concernerait que les très gros patrons.
De leurs côtés, la majorité présidentielle et le Rassemblement national se rejoignent. Le gouvernement souhaite exonérer les dotations aux enfants et petits-enfants jusqu'à 150.000 euros. Une somme qui s'élève à 100.000 pour l'extrême-droite.
En moyenne, une succession sur deux s'élève à 170.000 euros et une sur dix à plus de 500.000 euros. D'après François Lenglet, ces mesures sur les droits de succession ne concerneraient qu'un "petit nombre de Français, touchant un nombre inférieur à 1 % des ménages".
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