À l'approche des négociations entre distributeurs et industriels de l'agroalimentaire, qui doivent débuter en décembre, le gouvernement promet une baisse des prix en rayon à leur issue, à l'image de la ministre délguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme Olivia Grégoire, invitée de RTL ce jeudi matin.
Elle a réagi à la hausse de 28% du prix des croquettes pour chien en deux mois : "J'ai un énorme problème, parce que la composition même des croquettes, c'est du maïs, du blé, de la betterave et du riz. Sur ces quatre matières premières, vous en avez trois qui baissent, dont deux qui baissent massivement. Le blé tendre baisse de 33 %, le tournesol de 44 %, le maïs de 40 %", avance-t-elle.
Alors, comment expliquer une telle envolée des prix en fin d'année ? C'est assez étonnant, puisque les dernières négociations se sont terminées au mois de mars. En général, les hausses sont observables dans les mois qui suivent les discussions, jusqu'à l'été. La ministre a raison d'évoquer la baisse des matières premières.
Tandis qu'à l'inverse, si les cours augmentaient, cette baisse des matières premières serait logique, étant donné que l'industriel renégocie et les prix augmentent. En l'occurrence, ce n'est pas le cas. C'est probablement la stratégie commerciale de certaines marques de croquettes, qui ont décidé de repousser l'augmentation de prix, qui se fait ressentir aujourd'hui.
Selon le responsable commercial de chez Bab'in, une marque premium de croquettes, "une croquette, ce n'est pas que des céréales". Si certaines matières premières baissent, Olivia Grégoire oublie qu'il y a entre 32 et 39 % de viande dans les croquettes Bab'in. De plus, il ne faut négliger la logistique, qui dépend du prix élevés des carburants, les salaires qui ont progressé, ou encore les prix de l'énergie et du gaz, qui ont explosé pour les industriels ayant négocié l'an dernier. Sans oublier l'innovation, et éventuellement l'investissement.
Olivia Grégoire s'avance en annonçant des baisses de prix au-delà des croquettes pour animaux. L'optimisme du gouvernement sur une baisse des prix rapide est raisonnable sur certains produits. Il y a effectivement des matières premières qui baissent, comme les huiles, les pâtes, la volaille avec l'alimentation animale. En somme, les produits pour lesquels les intrants représentent une grande partie du prix. Quant à l'énergie, les industriels payent moins cher que prévu leur électricité. Alors, certains prix pourraient baisser, comme les conteneurs en provenance d'Asie, pour lesquels c'est le cas.
Mais certaines matières premières comme le cacao, le sucre, l'orange à jus ou le porc augmentent beaucoup, de 60 à 100% en un an. À titre de comparaison, la baisse du blé ne représente que 30%. D'autant plus que le haut prix du carburant ne devrait pas être modéré par le contexte géopolitique au Moyen-Orient qui fait craindre des hausses de prix. L'augmentation des salaires de 10% du SMIC en deux ans pèse aussi sur les coûts de production.
En conclusion, anticiper des baisses généralisées de prix au début de l'année 2024, c'est un scénario très optimiste.
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