Après s'être envolés l'été dernier, les cours du pétrole sont revenus au même niveau qu'avant la guerre en Ukraine. De quoi redonner de l'espoir aux automobilistes. L'exemple le plus significatif est le diesel, qui est toujours le carburant le plus demandé en France avec près de 60 % de la consommation.
Après avoir dépassé, et c'était historique, on s'en souvient, le prix du Sans Plomb, il vient de connaitre une baisse record de 15 centimes en à peine un mois et demi. Il s'affiche désormais à un peu moins de 1,70 euro et depuis quelques jours son prix reste quasiment stable.
La mauvaise nouvelle est que depuis plus d'une semaine les prix de l'essence repartent à la hausse. Certes une légère hausse. Mais, la semaine dernière, le SP-98 a ainsi gagné presque 1 centime et se rapproche de la barre des 2 euros, 1,93 en moyenne. Même tendance pour le SP-95 qui s'affiche à présent à 1,89 euro.
L'automobiliste français paye aujourd'hui plus cher son carburant que la plupart de ses voisins européens. Dans un rapport publié il y a quelques jours, la Commission européenne souligne que le litre de sans-plomb 95 est vendu en France, en moyenne 90 centimes hors taxes, soit plus de 7 centimes de plus qu'ailleurs en Europe.
Autrement dit, les taxes, si souvent pointées du doigt - qui sont de l'ordre de 60 % en France - ne sont donc pas les seules en cause.
Si les prix sont plus chers dans l'hexagone, c'est pour plusieurs raisons. D'abord, les coûts de la logistique, c'est-à-dire des transports, se sont envolés. Ensuite la grande distribution, qui après avoir longtemps multiplié les opérations à prix coutants, cherche aujourd'hui à reconstituer ses marges. Donc propose moins de ristourne à la pompe. Or, la grande distribution, c'est la moitié des ventes de carburants en France.
Enfin, 3e raison : le boom du Bioéthanol. C'est important, car on en trouve à hauteur de 10 % dans le SP 95-E10. Le bioéthanol, dont les ventes ont grimpé de 83 % en un an, est un carburant fabriqué à base notamment de blé et de maïs dont les tarifs ont, eux aussi, grimpé. Et on arrive à la fin, donc à 7cts d'augmentation. Pour toutes ses raisons, le prix hors taxe en France est 16 % plus élevé qu'avant la guerre (84 centimes).
L'essence ne va pas baisser. Ce dimanche 4 juin s'est déroulée une réunion importante à Vienne en Autriche, de l'OPEP, les principaux producteurs de pétrole qui représentent près de 70 % de la production dans le monde.
Pas franchement une bonne nouvelle pour le portefeuille des conducteurs, car l'Arabie saoudite vient de décider de moins produire, pour faire remonter les cours de l'or noir. Finalement, 1 million de barils par jour en moins. Mesure qui va s'appliquer à partir de juillet, c'est-à-dire une période de départ en vacances où la demande est multiplié par deux. Plus de demande et moins de production. Cela devrait donc faire augmenter les prix.
Pour rappel, TotalEnergies a mis en place le plafonnement des prix. Depuis le 1er mars et jusqu'au 31 décembre. Le prix des carburants les plus populaires, le SP 95 et le gazole dans les stations Total ne dépasse pas les 1,99 euro.