Accor est-il en train de changer ? Non, il tente de ne pas perdre le sien. Pour un hôtelier, la recette du succès est simple : se faire connaître des voyageurs ; proposer des solutions de réservations faciles et efficaces ; et enfin ne pas se faire confisquer sa marge bénéficiaire par des intermédiaires. C’est dans ce cadre, et pas autrement, qu’un hôtel peut à la fois remplir ses chambres et nourrir son compte d’exploitation.
On a vu l’irruption des booking.com, Expedia, et autres Kayak, TripAdvisor ou Airb&b. Avec leurs innovations technologiques, ils se sont très vite transformées en quasi-monopole des réservations et de la collecte des informations sur les voyageurs. Tout cela a profondément déstabilisé l’industrie hôtelière.
Accor, qui réalise 17% de son chiffre d’affaires avec ces intermédiaires, a été plus que les autres grands groupes européens durement secoué. C’est à cette soumission que le groupe français veut, au moins partiellement, échapper.
Accor n’est pas une entreprise experte de l’internet. Sa stratégie passe d'abord par une proposition innovante : celle de créer au plus vite une vaste agence de réservation ouverte aux hôteliers indépendants. Avec un objectif : réunir environ 10.000 hôtels dans 300 grandes villes de 92 pays.
Une offre qui regrouperait les 3.700 établissements du groupe (Novotel, Ibis, Pullman, Sofitel, Mercure) et serait complétée avec 5.000 à 6.000 hôtels partenaires sélectionnés en fonction des avis qualitatifs postés sur TripAdvisor. Il faudra être dans les 10% les mieux notés de chaque catégorie pour être éligible.
En échange, ces hôteliers n’acquitteront que de 12 à 15% de commission, soit la moitié des exigences de Booking et consorts. Mieux encore, ces indépendants conserveront la base de données clients qui est le nerf de la guerre.
Le second volet dans cette stratégie, c’est de mettre de l’argent sur la table : au moins 225 millions pour digitaliser cette ambition.
Accor face aux géants américains, c’est David contre Goliath. La force de frappe d'AccorHotels.com - c’est le nouveau nom du groupe - restera modeste : 10.000 enseignes, face aux 660.000 hôtels encartés chez Booking ou aux 551.000 d'Expedia. En fait, le joker d'Accor c'est de jouer la complémentarité avec des indépendants.
L'hôtellerie est une industrie de PME : 70 % des hôtels dans le monde sont tenus par des propriétaires individuels. Le service d'Accor, qui devrait être prêt en juillet, devrait exciter la concurrence. C’est une bonne chose pour les clients. On jugera sur pièces à la fin de l’été.
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