Un sérieux coup d'arrêt. En constante progression depuis deux ans, l’industrie du tourisme en France fait marche arrière. Tous les chiffres montrent un recul très net de nos performances touristiques au premier trimestre. Cette évolution n’est pas anecdotique puisque cette industrie est vitale pour notre économie. Et pour cause, elle emploie deux millions de personnes, génère 36 milliards d'euros de recettes et contribue très positivement à notre balance commerciale.
Selon l'Institut de la statistique et des études économiques, un organisme réputé pour son sérieux et sa prudence, la dégradation actuelle "en lien avec le mouvement social des gilets jaunes". La photo de notre tourisme a changé de couleurs. Il était franchement bleu, l’INSEE avait enregistré des records de fréquentation et d’activité en 2018 mais est devenu carrément gris depuis janvier.
L’analyse des premiers chiffres donnent deux grandes indications. Tout d'abord, les déplacements de loisirs des Français en France est en recul de 1,5%. C’est sensible mais cela n’a rien d’alarmant. En revanche, les visiteurs étrangers ont franchement boudé l’Hexagone durant cette période très agitée et leur présence a reculé de près 5%. Là, on entre dans des évolutions significatives.
La clientèle étrangère est celle qui contribue le plus par ses dépenses au développement des métiers touristiques. Autre fait sans doute plus grave pour l’avenir, ces visiteurs façonnent l’attractivité de la destination France sur la carte mondiale d’un marché très compétitif. Le touriste est un pigeon voyageur volage qui dans la préparation de ses projets de vacances déteste le chaos.
Pour cette saison, les options sont globalement déjà posées et le coup d'arrêt est irrattrapable. Le choc devrait donc se faire sentir sur l’ensemble du millésime 2019. Surtout si les tensions hebdomadaires se poursuivent. Cela dit, toutes les régions et toutes les activités touristiques ne sont pas affectées au même degré.
Paris et l’Île-de-France sont d’ores et déjà les grandes victimes des mouvements sociaux, notamment parce qu’ils ont été abondamment médiatisés à travers le monde. L’image est moins dégradée pour nos provinces. Mais là encore il faut rester prudent : les étrangers qui ne fréquentent pas les palaces ont, par exemple, boudé nos stations de ski où leur présence a reculée de 8% cet hiver. Il ne faudrait pas que ce phénomène se duplique aux stations balnéaires cet été, au risque que cette marche arrière ne se propage dans tout le pays et à toutes les saisons.
- La SNCF redresse la tête. Son activité a augmenté de 4,1% au premier trimestre.
- Emirates est moins flamboyant. Ses bénéfices ont chuté de 69% lors de dernier exercice.
- 3/20 au groupe français de luxe Kering, champion de l'évasion fiscale. Le propriétaire de Gucci vient d'être mis à l'amende en Italie et devra payer 1,25 milliard d’euros.
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