Fruits, légumes, viandes... Peut-on se fier à la provenance des produits alimentaires sur les étiquettes ?

La DGCCRF a adressé 1.800 avertissements pour des anomalies concernant l'origine de produits alimentaires. La gérante d'un primeur à Marseille confie comment elle se fournit en produits français.

Un étal dans un marché, rempli de fruits et légumes, en France (ilustration)

Crédit : Pascal GUYOT / AFP

CONSO - Fruits, légumes, viandes... Peut-on se fier à la provenance des produits alimentaires sur les étiquettes ?

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Fruits rouges mal étiquetés, bœuf vendu comme 100% français, mais qui ne l'est pas… La répression des fraudes a relevé un taux d'anomalie inquiétant sur 34% des produits alimentaires. Après 10.000 contrôles menés en 2023 aussi bien sur les fruits et légumes, la viande ou l'alcool, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a délivré 1.800 avertissements, près de 600 procès-verbaux même pour les cas les plus sérieux.

Une amende de 100.000 euros a même été infligée à un grossiste du Loir-et-Cher qui avait menti sur l'origine de plusieurs milliers de tonnes de fruits rouges.

En entrant dans un primeur à Marseille, au premier coup d'œil, on peut voir la provenance d'un fruit ou d'un légume grâce à l'étiquette où se trouve à côté le prix et éventuellement aussi sur la cagette. Nathalie, la gérante, garde une trace sur son bon de commande et sur la facture de son grossiste.

"Regardez une courgette, par exemple, d'Espagne et une courgette de France. Ça, c'est des courgettes qui viennent de Saint-Rémy-de-Provence. Vous voyez la différence ? Le pic au bout, il n'est pas pareil. Quand vous touchez, ça pique un peu", décrit Nathalie, qui a le coup d'œil.

"Question de confiance"

Pour d'autres fruits et légumes, cela peut devenir plus compliqué. "Les poivrons, c'est difficile à reconnaître parce que, regardez, on dirait des Français, mais en fait, c'est des poivrons d'Espagne. Je vous mets ça 'français', vous ne le voyez pas, ça".

Face à un grossiste malveillant, Nathalie peut n'y voir que du feu. "Vous ne pouvez pas remarquer. Même nous, ça, vous ne pouvez pas savoir. Tout est une question de confiance", assure la gérante qui a "évidemment" confiance en son grossiste.

"Je fais confiance aux étiquettes, aux marquages, parce que sinon, je ne sais pas reconnaître un produit français ou espagnol ou autre. On a confiance en eux", confie Robert, un habitué du primeur. Nathalie, elle, de son côté, réclame évidemment plus de contrôle de la part des services spécialisés de l'État.

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