Froid : pourquoi la menace d'un manque d'électricité ne plane plus cet hiver ?

Une nouvelle vague de froid s'abat sur la France ce lundi 8 janvier. L'année dernière, on avait peur du black-out et Bruno Le Maire nous son fameux col roulé. Cette fois-ci, nous sommes plus sereins car la situation n'est pas du tout la même. Première différence : la météo. L'hiver n'est pas rude pour l'instant. 

En revanche, il a beaucoup plu depuis la fin de l'été. Grosse différence avec la fin 2022. L'été avait été le plus sec depuis 1976. Cette année, on a connu un automne pluvieux : les nappes phréatiques et les lacs sont pleins. Cela améliore la situation énergétique. L'hydraulique est la deuxième source de production d'électricité en France après le nucléaire. Les barrages sont gorgés d'eau. Aucun risque de ce côté-là, la production sera optimale.

Deuxième différence : l'état de santé de nos centrales. En janvier dernier, à cette époque, on avait 22 réacteurs à l'arrêt. Problème de corrosion, révisions, grand carénage. Cet hiver, RTE indique que cinq réacteurs sur sept ont été réparés dans les temps. On est capable de produire 12 GigaWatt de plus que l'an dernier et passé ainsi de 40 à 52 GigaWatt. Cela suffit à rendre tout le monde serein pour l'hiver.

Les Français plus responsables et des politiques plus sereins

L'an dernier, les Français ont fait des économies d'énergies. C'est une troisième différence car on n'a plus besoin d'avoir des ministres en col roulé pour faire attention à notre consommation. Cela change tout. De nous-mêmes, on continue le : "Je baisse, j'éteins, je décale". Pour compenser la hausse des factures, les familles et les entreprises ont économisé 9% l'an dernier (une première !). On est toujours en ce moment à -8% de consommation par rapport à 2021.

Quatrième différence : il n'y a pas de panique chez nos politiques. L'hiver 2023 était celui de l'après-Ukraine. Beaucoup d'Européens étaient dépendants de la Russie pour leur gaz. On s'est réorganisé. Les approvisionnements fonctionnent entre européens, les États-Unis fournissent plus de gaz liquéfié. Nos stocks de gaz sont pleins. Et on va produire plus d'électricité à base d'éoliennes et de panneaux solaires qu'à base de gaz, cette année. Cinquième différence.

Sixième différence : EcoWatt. Star de l'hiver dernier, EcoWatt affiche cette année les heures où 100% de notre électricité est décarbonée (la nuit et l'après-midi). Mais on s'est aussi organisé en cas de pic de consommation pour réduire la puissance de 5%, faire des délestages de moins de deux heures dans certains quartiers. Donc, on sait mieux éviter la pénurie et éviter le black-out.

Enfin, septième différence : la croissance française. Elle est un peu moins forte qu'avant, elle va encore ralentir dans les prochains mois si on compare avec l'hiver dernier. Moins de croissance, c'est moins de production et donc moins de consommation d'énergie.