C’est le réseau d’agence Century 21 qui publie les chiffres de ses quelques 40.000 transactions réalisées dans l’année. Cela représente près de 5% des ventes, c’est donc assez significatif.
Le prix des logements a progressé en 2018 de 3,5% pour les maisons, et de 1,1% pour les appartements. Mais il s’agit évidemment d’une moyenne nationale, qui cache de très fortes différences. Dans les zones rurales et dans les petites villes, les prix continuent à chuter, alors que dans les grandes agglomérations, ils continuent d’exploser.
En tête, Bordeaux et Lyon ont connu des progressions à deux chiffres, bien supérieures à celle de Paris, qui reste néanmoins en haut du classement pour la valeur absolue. C’est la conséquence de la concentration croissante de l’activité économique dans les grandes villes françaises.
L’activité et l’emploi désertent les campagnes, avec la raréfaction des usines. Une économie de services est une économie urbaine. La quasi-totalité des emplois nouveaux sont désormais créés en ville, c’est ce qu’on appelle la métropolisation" de la croissance.
Du coup, les Français migrent dans ces zones urbaines.
En fait, la France est en train de connaître un nouvel "exode rural", qui voit les petites villes se vider au profit des grandes. L’évolution divergente des prix de l’immobilier reflète cette polarisation croissante. Et c’est cela qui explique les difficultés de pouvoir d’achat.
À l’occasion de la crise des "gilets jaunes", il y a eu d’innombrables analyses sur le pouvoir d’achat ressenti, sur les soi-disant dépenses contraintes comme les abonnements au téléphone qui n’existaient pas auparavant, et qui rendraient la vie plus difficile. Cela n’a pas grand sens.
En effet, il y a 30 ou 40 ans, il y avait d’autres dépenses contraintes. La nourriture et les vêtements étaient bien plus chers qu'aujourd’hui, en proportion du budget des familles. La vraie grosse différence, et la seule, c’est le prix des logements, qui a littéralement explosé en ville et dans certaines zones touristiques. Derrière la crise de pouvoir d’achat en France, il y a le prix des logements.
En outre, l’Insee considère que le logement ne représente que 9% du budget d’un ménage. L’institut statistique fait une moyenne entre les ménages qui ne payent pas leur logement, les propriétaires, et ceux qui louent. Du coup, il arrive à ce chiffre de 9%, qui n’est pas du tout significatif pour quelqu’un qui loue un logement dans les zones urbaines, ou qui achète son logement.
Certains pays comme la Nouvelle-Zélande, confrontés au même problème, viennent d’interdire l’achat de logements par les étrangers. En France, ça ne réglerait pas le problème, sauf dans les zones touristiques à la mer et la montagne.
Le blocage des loyers n’est guère plus efficace. Généralement, il provoque la raréfaction des appartements car les propriétaires ne veulent plus louer si les loyers leur semblent trop faibles.
Reste deux solutions de moyen terme, qui sont les seules efficaces : la construction de nouveaux logements, et la mise en place de réseaux de transports publics performants pour faciliter les déplacements dans les zones à forte concentration. Sur ce point, la France, et la région parisienne en particulier, à de gros, gros progrès à faire.
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