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ÉDITO - Un Choose France pour les entreprises françaises ? L'éxécutif veut rassurer face au "délire fiscal des députés", selon François Lenglet

L'"édition France" du sommet Choose France a lieu lundi 17 novembre à la Maison de la Chimie de Paris. L'occasion de mettre à l'honneur les entreprises tricolores qui investissent dans le pays en période d'incertitude politique.

Le président Emmanuel Macron lors du sommet "Choose France", visant à attirer les investisseurs étrangers en France, au château de Versailles, le 19 mai 2025.

Crédit : Gonzalo Fuentes / POOL / AFP

Un "Choose France" pour les entreprises françaises : un peu de câlinothérapie ne peut pas faire de mal

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François Lenglet

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Le sommet Choose France, messe annuelle habituellement destinée aux investisseurs étrangers, ouvre lundi 17 novembre sa première "édition France" à la Maison de la Chimie de Paris, pour mettre à l'honneur les entreprises tricolores qui investissent dans le pays alors que l'incertitude politique continue de peser sur le monde économique.

"C’est une bonne idée, ça manquait, les entreprises françaises se sentaient un peu délaissées lors des fastueuses cérémonies à Versailles organisées pour les investisseurs étrangers en France", juge François Lenglet sur RTL, car un peu de câlinothérapie ne peut pas faire de mal. 

Par le passé, de très grands patrons français avaient dû patienter à l’extérieur du show entre Emmanuel Macron et Elon Musk, le patron de Tesla, alors que la marque n’a jamais créé d’usine en France. La situation politique inquiète les patrons, en particulier le "délire fiscal des députés", pointe François Lenglet. Les organisations patronales ont recensé plus de 50 milliards de nouveaux impôts votés, ils entendent les harangues sur la suppression des aides aux entreprises, ils constatent un climat hostile à l’entreprise chez nos représentants. L’exécutif va tenter de les rassurer.

Les entreprises françaises investissent deux fois plus à l'étranger

En résumé, les patrons français ont un peu le complexe du frère de l’enfant prodigue : celui à qui on ne fait pas attention parce qu’il n’a jamais quitté la maison. Mais en plus, ils sont inquiets de la situation politique.

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Les organisations patronales ont recensé plus de 50 milliards de nouveaux impôts votés et entendent les harangues sur la suppression des aides aux entreprises. En bref, ils constatent un climat hostile à l’entreprise chez nos représentants et l’exécutif va tenter de les rassurer.

"L'incertitude politique génère de l'incertitude économique. Pour lever cette incertitude, il faut adopter un budget 2026... mais pas à n'importe quel prix", a souligné Roland Lescure dans une interview au Figaro publiée dimanche soir. "Les entreprises doivent prendre leur part au redressement budgétaire. Pour autant, le texte final ne doit pas être un budget 'anti-entreprises'", a-t-il ajouté, reconnaissant que cette édition de Choose France doit aussi "permettre d'entendre les préoccupations des dirigeants d'entreprise". 
 
Aujourd'hui, les entreprises françaises investissent peu en France, et c’est un problème d’ailleurs. Selon le baromètre mondial des investissements industriels, sur la période 2020-2024, les Français ont investi 21 milliards de dollars en France, et plus du double à l’étranger, 46 milliards. 

Derrière cette différence, on retrouve des questions d’attractivité, le poids des impôts notamment, mais il n’y a pas que cela. Nos entreprises cherchent tout simplement la croissance ailleurs, parce que la France est un petit marché. En particulier pour les grandes entreprises, qui réalisent plus des trois quarts de leur chiffre d’affaires à l’étranger.

Le nombre de fermetures d’usines dépasse celui des ouvertures pour la deuxième année consécutive

Cela veut dire qu’on ne pourra pas récupérer sur le sol national tout l’argent dépensé à l’étranger, ça ne serait d’ailleurs pas souhaitable. Mieux vaut se battre pour faire s’installer en France les étrangers qui veulent venir en Europe, car c’est de la croissance nette.

C’est d'ailleurs l’un des points positifs du bilan économique d'Emmanuel Macron : la France a repris des couleurs et occupe la première ou seconde place du classement des destinations en Europe, selon les classements, même si ce sont des projets plus petits en général que ceux de nos voisins.
      
En termes de réindustrialisation, c’est en revanche beaucoup moins net. Durant la présidence Macron, l’emploi industriel a progressé de 120.000 postes, sur un total de 2,3 millions au total, soit 5% sur huit ans.

Le journal L’Usine Nouvelle pointe une détérioration récente, sans doute causée par l’instabilité politique du pays. Pour la deuxième année consécutive en 2025, le nombre de fermetures d’usines dépasse celui des ouvertures. Et ce, dans tous les secteurs : automobile, agro-alimentaire, matériaux d’équipements.

Autrement dit, il n’est pas sûr que de bichonner les investisseurs suffise à inverser la tendance, mais ça ne peut pas faire de mal.

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